Edito du CurĂ© â dimanche 21 dĂ©cembre 2025
Demande pour toi un signe de la part du Seigneur
Quel est le signe que le jeune Roi doit demander à Dieu ? On peut se le demander ! La question cache un drame qui se noue au sein du peuple Ă©lu. Un dĂ©tour historique nous fera dĂ©couvrir que la promesse dâune royautĂ© stable faite Ă David est sĂ©rieusement compromise ; Ă la fois par la menace pesante de lâinvasion des Rois de Damas et de Samarie, et aussi par le sacrifice rituel du fils unique du roi Achaz, le dauphin du trĂŽne de David, pour sâattirer les faveurs du dieu paĂŻen, Moloch (2R 16,3).
Demande pour toi un signe de la part du SeigneurâŠ
Avant dâĂȘtre une priĂšre pour lâassemblĂ©e dominicale en ce 4Ăšme dimanche de lâavent, cette injonction du prophĂšte a Ă©tĂ© prononcĂ©e dans un contexte prĂ©cis de lâhistoire du peuple dâIsraĂ«l. Le texte dâIsaĂŻe de ce dimanche Ă©voque une crise profonde. Le Roi Achaz, dĂ©positaire et garant de la foi du peuple, vient de poser un acte qui dĂ©note un grave manque de confiance en Dieu : il scelle une alliance de vassalitĂ© avec le peuple assyrien et il compromet la dynastie davidique par le meurtre de son propre fils qui devait lui succĂ©der sur le trĂŽne. AprĂšs ce double manquement, une question se pose : que reste-t-il de la promesse que Dieu a faite Ă son peuple ? Que signifient la fidĂ©litĂ© de Dieu et son alliance signĂ©e pour mille gĂ©nĂ©rations ?
Ce qui paraissait un simple fait historique et une intrigue de palais touche aux fondements du peuple Ă©lu : sa foi en un Dieu unique ! IsaĂŻe intervient pour montrer Ă ce Roi dĂ©faillant et Ă tout le peuple que lâinfidĂ©litĂ© de lâhomme nâenterre pas pour toujours la fidĂ©litĂ© de Dieu. Ses promesses ne sont pas court-circuitĂ©es par les basses manĆuvres de lâhomme. Si le roi, lâoint de Dieu, trahit la confiance que Dieu a placĂ©e en lui, Dieu, lui, ne trahit pas son alliance. Ainsi, de mĂȘme que le prophĂšte IsaĂŻe nous parle dâun rameau qui sortira de la souche de JessĂ©, pĂšre de David (Is 11, 1) pour redonner corps Ă ses promesses, de mĂȘme le signe de la survie de la dynastie de David sera celui de la vierge qui est enceinte. Cette derniĂšre image est la preuve que ni les ennemis du Roi, ni sa fĂ©brilitĂ© ne feront vaciller la promesse de descendance.
Toutefois, remarquons que ce signe nâa pas Ă©tĂ© demandĂ© comme le suggĂ©rait le prophĂšte, mais il a Ă©tĂ© finalement imposĂ© au roi. Ce signe me parait paradoxal. Rappelons que dans un contexte dâinvasion imminente de son royaume, le jeune roi qui reçoit lâannonce de la naissance dâun petit enfant comme rempart contre lâoccupation militaire ne peut ĂȘtre que pantois. LâĂ©nigme est encore plus accentuĂ©e par les attributs donnĂ©s Ă cet enfant : « Emmanuel, câest-Ă -dire, Dieu-avec-nous » ! IsaĂŻe nâannonce pas seulement lâĂ©vĂšnement heureux de la venue au monde dâun prince hĂ©ritier, mais il annonce la reconquĂȘte de son peuple, le retour Ă la confiance en Dieu sĂ©rieusement bafouĂ©e par le jeune roi dĂ©semparĂ©. Depuis la libĂ©ration des mains de Pharaon, Dieu a toujours cheminĂ© avec son peuple Ă travers le dĂ©sert. Il a toujours marquĂ© sa proximitĂ© avec son peuple.
En ces temps qui sont les derniers, Dieu est plus quâavec nous, il est lâun de nous et il est en nous. Le Fils de Dieu prend chair dans le ventre dâune femme, Marie, Ă©pouse de Joseph, de la lignĂ©e de David. Ce qui Ă©tait une annonce lointaine devient une rĂ©alitĂ©. Le signe annoncĂ© est sous nos yeux. Dieu accomplit ses promesses.
LâĂ©vangile de Matthieu qui nous est proposĂ© en ce dimanche ne nous fait pas seulement dĂ©couvrir une attente comblĂ©e, une promesse rĂ©alisĂ©eâŠ, mais il nous fait contempler lâenfant JĂ©sus comme le vĂ©ritable signe de la prophĂ©tie dâIsaĂŻe. Ainsi, dans le dernier sprint final de la rĂ©alisation de la promesse de Dieu, la liturgie de ce 4Ăšme dimanche, le dernier avant NoĂ«l, laisse apparaitre deux figures : celle du roi Achaz et celle de Joseph, le charpentier de Nazareth. Les deux figures sont sĂ©parĂ©es dans le temps, mais se situent dans la lignĂ©e de David Ă qui Dieu a promis une descendance sur son trĂŽne. Chacune, en son rang et dans son contexte, est appelĂ©e Ă Ćuvrer pour que se rĂ©alise cette promesse de Dieu, ce que lâApĂŽtre Paul appelle « le dessein bienveillant de Dieu ».
Dieu prend-il un risque en faisant intervenir constamment lâhomme dans ses projets, me suis-je interrogé ? Lâintervention de lâhomme nâest pas un pur hasard, elle entre dans son « dessein ». Lâhomme est le destinataire du projet de Dieu, son agent et son promoteur. Dans le projet de Dieu, lâhomme nâest pas un simple salariĂ©, il est un partenaire stratĂ©gique. Et nous le savons, entre les partenaires existent toujours les relations de confiance sans lesquelles le projet nâarrive pas Ă son terme. Achaz est la figure dâun partenaire mĂ©fiant, dĂ©cevant et peut-ĂȘtre avec des ambitions personnelles. Alors que Joseph sâillustre comme un partenaire fidĂšle et confiant. MĂȘme la grossesse « extra conjugale » de Marie, son Ă©pouse, ne sera ni un frein ni un blocage contre le projet de Dieu quâelle porte en elle. Si le « fiat » de Marie permet la naissance du Fils de Dieu, celui de Joseph situe cette incarnation dans la lignĂ©e de David, câest-Ă -dire dans lâaccomplissement de la promesse faite Ă David. VoilĂ un couple uni qui permet Ă Dieu dâaccomplir son dessein pour lâhumanitĂ©.
Ce dessein bienveillant, bien quâaccompli en JĂ©sus, poursuit inlassablement son chemin dans la vie et la mission de lâEglise. Chaque baptisĂ©, dans son Ă©tat de vie et avec son charisme, est un maillon important et unique de la redĂ©couverte de ce dessein de Dieu. Comme lâApĂŽtre Paul (2Ăšme lect.), chacun de nous est mis Ă part pour lâannonce du mystĂšre du Christ.
Le temps de lâAvent nous prĂ©pare Ă ce tĂ©moignage et le temps de NoĂ«l nous donnera lâoccasion de le vivre pleinement !
PÚre Dieudonné MASSOMA, Curé
Publié le 18 décembre 2025
Edito du CurĂ© â dimanche 21 dĂ©cembre 2025
Demande pour toi un signe de la part du Seigneur
Quel est le signe que le jeune Roi doit demander à Dieu ? On peut se le demander ! La question cache un drame qui se noue au sein du peuple Ă©lu. Un dĂ©tour historique nous fera dĂ©couvrir que la promesse dâune royautĂ© stable faite Ă David est sĂ©rieusement compromise ; Ă la fois par la menace pesante de lâinvasion des Rois de Damas et de Samarie, et aussi par le sacrifice rituel du fils unique du roi Achaz, le dauphin du trĂŽne de David, pour sâattirer les faveurs du dieu paĂŻen, Moloch (2R 16,3).
Demande pour toi un signe de la part du SeigneurâŠ
Avant dâĂȘtre une priĂšre pour lâassemblĂ©e dominicale en ce 4Ăšme dimanche de lâavent, cette injonction du prophĂšte a Ă©tĂ© prononcĂ©e dans un contexte prĂ©cis de lâhistoire du peuple dâIsraĂ«l. Le texte dâIsaĂŻe de ce dimanche Ă©voque une crise profonde. Le Roi Achaz, dĂ©positaire et garant de la foi du peuple, vient de poser un acte qui dĂ©note un grave manque de confiance en Dieu : il scelle une alliance de vassalitĂ© avec le peuple assyrien et il compromet la dynastie davidique par le meurtre de son propre fils qui devait lui succĂ©der sur le trĂŽne. AprĂšs ce double manquement, une question se pose : que reste-t-il de la promesse que Dieu a faite Ă son peuple ? Que signifient la fidĂ©litĂ© de Dieu et son alliance signĂ©e pour mille gĂ©nĂ©rations ?
Ce qui paraissait un simple fait historique et une intrigue de palais touche aux fondements du peuple Ă©lu : sa foi en un Dieu unique ! IsaĂŻe intervient pour montrer Ă ce Roi dĂ©faillant et Ă tout le peuple que lâinfidĂ©litĂ© de lâhomme nâenterre pas pour toujours la fidĂ©litĂ© de Dieu. Ses promesses ne sont pas court-circuitĂ©es par les basses manĆuvres de lâhomme. Si le roi, lâoint de Dieu, trahit la confiance que Dieu a placĂ©e en lui, Dieu, lui, ne trahit pas son alliance. Ainsi, de mĂȘme que le prophĂšte IsaĂŻe nous parle dâun rameau qui sortira de la souche de JessĂ©, pĂšre de David (Is 11, 1) pour redonner corps Ă ses promesses, de mĂȘme le signe de la survie de la dynastie de David sera celui de la vierge qui est enceinte. Cette derniĂšre image est la preuve que ni les ennemis du Roi, ni sa fĂ©brilitĂ© ne feront vaciller la promesse de descendance.
Toutefois, remarquons que ce signe nâa pas Ă©tĂ© demandĂ© comme le suggĂ©rait le prophĂšte, mais il a Ă©tĂ© finalement imposĂ© au roi. Ce signe me parait paradoxal. Rappelons que dans un contexte dâinvasion imminente de son royaume, le jeune roi qui reçoit lâannonce de la naissance dâun petit enfant comme rempart contre lâoccupation militaire ne peut ĂȘtre que pantois. LâĂ©nigme est encore plus accentuĂ©e par les attributs donnĂ©s Ă cet enfant : « Emmanuel, câest-Ă -dire, Dieu-avec-nous » ! IsaĂŻe nâannonce pas seulement lâĂ©vĂšnement heureux de la venue au monde dâun prince hĂ©ritier, mais il annonce la reconquĂȘte de son peuple, le retour Ă la confiance en Dieu sĂ©rieusement bafouĂ©e par le jeune roi dĂ©semparĂ©. Depuis la libĂ©ration des mains de Pharaon, Dieu a toujours cheminĂ© avec son peuple Ă travers le dĂ©sert. Il a toujours marquĂ© sa proximitĂ© avec son peuple.
En ces temps qui sont les derniers, Dieu est plus quâavec nous, il est lâun de nous et il est en nous. Le Fils de Dieu prend chair dans le ventre dâune femme, Marie, Ă©pouse de Joseph, de la lignĂ©e de David. Ce qui Ă©tait une annonce lointaine devient une rĂ©alitĂ©. Le signe annoncĂ© est sous nos yeux. Dieu accomplit ses promesses.
LâĂ©vangile de Matthieu qui nous est proposĂ© en ce dimanche ne nous fait pas seulement dĂ©couvrir une attente comblĂ©e, une promesse rĂ©alisĂ©eâŠ, mais il nous fait contempler lâenfant JĂ©sus comme le vĂ©ritable signe de la prophĂ©tie dâIsaĂŻe. Ainsi, dans le dernier sprint final de la rĂ©alisation de la promesse de Dieu, la liturgie de ce 4Ăšme dimanche, le dernier avant NoĂ«l, laisse apparaitre deux figures : celle du roi Achaz et celle de Joseph, le charpentier de Nazareth. Les deux figures sont sĂ©parĂ©es dans le temps, mais se situent dans la lignĂ©e de David Ă qui Dieu a promis une descendance sur son trĂŽne. Chacune, en son rang et dans son contexte, est appelĂ©e Ă Ćuvrer pour que se rĂ©alise cette promesse de Dieu, ce que lâApĂŽtre Paul appelle « le dessein bienveillant de Dieu ».
Dieu prend-il un risque en faisant intervenir constamment lâhomme dans ses projets, me suis-je interrogé ? Lâintervention de lâhomme nâest pas un pur hasard, elle entre dans son « dessein ». Lâhomme est le destinataire du projet de Dieu, son agent et son promoteur. Dans le projet de Dieu, lâhomme nâest pas un simple salariĂ©, il est un partenaire stratĂ©gique. Et nous le savons, entre les partenaires existent toujours les relations de confiance sans lesquelles le projet nâarrive pas Ă son terme. Achaz est la figure dâun partenaire mĂ©fiant, dĂ©cevant et peut-ĂȘtre avec des ambitions personnelles. Alors que Joseph sâillustre comme un partenaire fidĂšle et confiant. MĂȘme la grossesse « extra conjugale » de Marie, son Ă©pouse, ne sera ni un frein ni un blocage contre le projet de Dieu quâelle porte en elle. Si le « fiat » de Marie permet la naissance du Fils de Dieu, celui de Joseph situe cette incarnation dans la lignĂ©e de David, câest-Ă -dire dans lâaccomplissement de la promesse faite Ă David. VoilĂ un couple uni qui permet Ă Dieu dâaccomplir son dessein pour lâhumanitĂ©.
Ce dessein bienveillant, bien quâaccompli en JĂ©sus, poursuit inlassablement son chemin dans la vie et la mission de lâEglise. Chaque baptisĂ©, dans son Ă©tat de vie et avec son charisme, est un maillon important et unique de la redĂ©couverte de ce dessein de Dieu. Comme lâApĂŽtre Paul (2Ăšme lect.), chacun de nous est mis Ă part pour lâannonce du mystĂšre du Christ.
Le temps de lâAvent nous prĂ©pare Ă ce tĂ©moignage et le temps de NoĂ«l nous donnera lâoccasion de le vivre pleinement !
PÚre Dieudonné MASSOMA, Curé
Publié le 18 décembre 2025
Edito du CurĂ© â dimanche 21 dĂ©cembre 2025
Demande pour toi un signe de la part du Seigneur
Quel est le signe que le jeune Roi doit demander à Dieu ? On peut se le demander ! La question cache un drame qui se noue au sein du peuple Ă©lu. Un dĂ©tour historique nous fera dĂ©couvrir que la promesse dâune royautĂ© stable faite Ă David est sĂ©rieusement compromise ; Ă la fois par la menace pesante de lâinvasion des Rois de Damas et de Samarie, et aussi par le sacrifice rituel du fils unique du roi Achaz, le dauphin du trĂŽne de David, pour sâattirer les faveurs du dieu paĂŻen, Moloch (2R 16,3).
Demande pour toi un signe de la part du SeigneurâŠ
Avant dâĂȘtre une priĂšre pour lâassemblĂ©e dominicale en ce 4Ăšme dimanche de lâavent, cette injonction du prophĂšte a Ă©tĂ© prononcĂ©e dans un contexte prĂ©cis de lâhistoire du peuple dâIsraĂ«l. Le texte dâIsaĂŻe de ce dimanche Ă©voque une crise profonde. Le Roi Achaz, dĂ©positaire et garant de la foi du peuple, vient de poser un acte qui dĂ©note un grave manque de confiance en Dieu : il scelle une alliance de vassalitĂ© avec le peuple assyrien et il compromet la dynastie davidique par le meurtre de son propre fils qui devait lui succĂ©der sur le trĂŽne. AprĂšs ce double manquement, une question se pose : que reste-t-il de la promesse que Dieu a faite Ă son peuple ? Que signifient la fidĂ©litĂ© de Dieu et son alliance signĂ©e pour mille gĂ©nĂ©rations ?
Ce qui paraissait un simple fait historique et une intrigue de palais touche aux fondements du peuple Ă©lu : sa foi en un Dieu unique ! IsaĂŻe intervient pour montrer Ă ce Roi dĂ©faillant et Ă tout le peuple que lâinfidĂ©litĂ© de lâhomme nâenterre pas pour toujours la fidĂ©litĂ© de Dieu. Ses promesses ne sont pas court-circuitĂ©es par les basses manĆuvres de lâhomme. Si le roi, lâoint de Dieu, trahit la confiance que Dieu a placĂ©e en lui, Dieu, lui, ne trahit pas son alliance. Ainsi, de mĂȘme que le prophĂšte IsaĂŻe nous parle dâun rameau qui sortira de la souche de JessĂ©, pĂšre de David (Is 11, 1) pour redonner corps Ă ses promesses, de mĂȘme le signe de la survie de la dynastie de David sera celui de la vierge qui est enceinte. Cette derniĂšre image est la preuve que ni les ennemis du Roi, ni sa fĂ©brilitĂ© ne feront vaciller la promesse de descendance.
Toutefois, remarquons que ce signe nâa pas Ă©tĂ© demandĂ© comme le suggĂ©rait le prophĂšte, mais il a Ă©tĂ© finalement imposĂ© au roi. Ce signe me parait paradoxal. Rappelons que dans un contexte dâinvasion imminente de son royaume, le jeune roi qui reçoit lâannonce de la naissance dâun petit enfant comme rempart contre lâoccupation militaire ne peut ĂȘtre que pantois. LâĂ©nigme est encore plus accentuĂ©e par les attributs donnĂ©s Ă cet enfant : « Emmanuel, câest-Ă -dire, Dieu-avec-nous » ! IsaĂŻe nâannonce pas seulement lâĂ©vĂšnement heureux de la venue au monde dâun prince hĂ©ritier, mais il annonce la reconquĂȘte de son peuple, le retour Ă la confiance en Dieu sĂ©rieusement bafouĂ©e par le jeune roi dĂ©semparĂ©. Depuis la libĂ©ration des mains de Pharaon, Dieu a toujours cheminĂ© avec son peuple Ă travers le dĂ©sert. Il a toujours marquĂ© sa proximitĂ© avec son peuple.
En ces temps qui sont les derniers, Dieu est plus quâavec nous, il est lâun de nous et il est en nous. Le Fils de Dieu prend chair dans le ventre dâune femme, Marie, Ă©pouse de Joseph, de la lignĂ©e de David. Ce qui Ă©tait une annonce lointaine devient une rĂ©alitĂ©. Le signe annoncĂ© est sous nos yeux. Dieu accomplit ses promesses.
LâĂ©vangile de Matthieu qui nous est proposĂ© en ce dimanche ne nous fait pas seulement dĂ©couvrir une attente comblĂ©e, une promesse rĂ©alisĂ©eâŠ, mais il nous fait contempler lâenfant JĂ©sus comme le vĂ©ritable signe de la prophĂ©tie dâIsaĂŻe. Ainsi, dans le dernier sprint final de la rĂ©alisation de la promesse de Dieu, la liturgie de ce 4Ăšme dimanche, le dernier avant NoĂ«l, laisse apparaitre deux figures : celle du roi Achaz et celle de Joseph, le charpentier de Nazareth. Les deux figures sont sĂ©parĂ©es dans le temps, mais se situent dans la lignĂ©e de David Ă qui Dieu a promis une descendance sur son trĂŽne. Chacune, en son rang et dans son contexte, est appelĂ©e Ă Ćuvrer pour que se rĂ©alise cette promesse de Dieu, ce que lâApĂŽtre Paul appelle « le dessein bienveillant de Dieu ».
Dieu prend-il un risque en faisant intervenir constamment lâhomme dans ses projets, me suis-je interrogé ? Lâintervention de lâhomme nâest pas un pur hasard, elle entre dans son « dessein ». Lâhomme est le destinataire du projet de Dieu, son agent et son promoteur. Dans le projet de Dieu, lâhomme nâest pas un simple salariĂ©, il est un partenaire stratĂ©gique. Et nous le savons, entre les partenaires existent toujours les relations de confiance sans lesquelles le projet nâarrive pas Ă son terme. Achaz est la figure dâun partenaire mĂ©fiant, dĂ©cevant et peut-ĂȘtre avec des ambitions personnelles. Alors que Joseph sâillustre comme un partenaire fidĂšle et confiant. MĂȘme la grossesse « extra conjugale » de Marie, son Ă©pouse, ne sera ni un frein ni un blocage contre le projet de Dieu quâelle porte en elle. Si le « fiat » de Marie permet la naissance du Fils de Dieu, celui de Joseph situe cette incarnation dans la lignĂ©e de David, câest-Ă -dire dans lâaccomplissement de la promesse faite Ă David. VoilĂ un couple uni qui permet Ă Dieu dâaccomplir son dessein pour lâhumanitĂ©.
Ce dessein bienveillant, bien quâaccompli en JĂ©sus, poursuit inlassablement son chemin dans la vie et la mission de lâEglise. Chaque baptisĂ©, dans son Ă©tat de vie et avec son charisme, est un maillon important et unique de la redĂ©couverte de ce dessein de Dieu. Comme lâApĂŽtre Paul (2Ăšme lect.), chacun de nous est mis Ă part pour lâannonce du mystĂšre du Christ.
Le temps de lâAvent nous prĂ©pare Ă ce tĂ©moignage et le temps de NoĂ«l nous donnera lâoccasion de le vivre pleinement !
PÚre Dieudonné MASSOMA, Curé
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Publié le 18 décembre 2025