Edito – dimanche 16 novembre 2025
La charité nous presse
Ce dimanche 16, journée mondiale des Pauvres avec le jubilé « des Pauvres » à Rome, il me plait, en cette année de la diaconie initiée dans notre paroisse, de vous entretenir sur la dimension missionnaire de la charité pour tout chrétien !
« Nous serons insurmontables si nous demeurons unis dans la charité »
Cette citation est inscrite sur la partie droite de la fresque de la chapelle du cimetière américain où nous avons célébré, le 2 novembre dernier, la commémoration de tous les fidèles défunts. Elle nous fait entrer un peu plus dans notre année pastorale sur la diaconie, voulue par notre curé ! Unis dans la charité avec nos frères de « l’Eglise souffrante », nous voulons célébrer, de manière particulière, en ce dimanche 16 novembre, avec toute l’Eglise universelle, la journée mondiale des pauvres instituée par le Pape François en 2017.
Cette unité dans la charité, nous la vivrons en communion par la prière avec onze personnes de notre paroisse qui participent au jubilé des pauvres à Rome. L’unité dans la charité, c’est la démarche que nous voulons vivre dans le cadre de notre année pastorale sur la diaconie. Nous voulons goûter et redécouvrir comment la charité façonne la vie de certains membres de l’Eglise qui se sentent en marge de l’Eglise de par leurs fragilités, et pourtant partie intégrante du « Corps de l’Eglise » de par leur baptême. Voilà une année pour mesurer combien notre vie chrétienne est d’aplomb lorsqu’elle met en œuvre ces trois dimensions liées à sa nature : « l’annonce de la Parole de Dieu (kerygma-martyria), la célébration des Sacrements (leitourgia), le service de la charité (diakonia) » (Lett. enc. Deus caritas est, n. 25).
Honorer les pauvres, c’est honorer le Christ.
Prendre le parti de mettre les pauvres au cœur de nos célébrations dominicales, en cette journée mondiale des pauvres, c’est contempler la dimension christologique d’un Dieu qui se fait pauvre, incompris, exclu, rejeté, jusqu’à être humilié par sa mise à mort sur le bois de la croix.
En prenant chair de la Vierge Marie, unie à Joseph son époux qui vivait du travail de ses mains dans un village insignifiant de la Galilée, Dieu a fait le choix de s’inscrire dans notre humanité dans ce qu’elle a de plus simple et de plus dépouillé. Ce fut pour Dieu, par son fils Jésus, de revêtir la fragilité de l’enfant nouveau-né, couché dans une mangeoire (Luc 2, 7), puis d’accepter la contrainte de l’exil en Egypte (Matthieu 2, 13). A l’âge adulte, Jésus a été d’une certaine manière un « traine-misère » à marcher sur les chemins de Palestine de village en village avec sa troupe de disciples miséreux, incompris par les siens (Luc 4, 28-29), rejeté, jusqu’à vivre la trahison de l’un (Jean 13, 27), le reniement d’un autre (Marc 14, 66-72) et la fuite de tous. Et pourtant, ce Jésus mort crucifié, Dieu l’a exalté et l’a glorifié (Philippiens 2, 6-11), Il est notre Espérance.
Qui prend du temps avec les plus pauvres, découvre, auprès d’eux, combien ils sont habités par cette espérance qu’avec Jésus, nous sommes vainqueurs de ce qui nous abaisse et qu’Il est Celui qui nous relève. « Le pauvre peut devenir témoin d’une espérance forte et fiable, justement parce qu’il la professe dans des conditions de vie précaires, faites de privations, de fragilité et d’exclusion. », (Léon XIV, 9ème JMP, 2). C’est en ce sens que dans sa récente exhortation apostolique, le Pape Léon XIV nous enseigne combien le pauvre peut être un phare qui nous oriente vers le Christ. Laissons le Pape mieux l’exprimer : « Le souci des pauvres fait partie de la grande Tradition de l’Église comme un phare lumineux qui, à partir de l’Évangile, a éclairé les cœurs et les pas des chrétiens de tous les temps. C’est pourquoi nous devons sentir l’urgence d’inviter chacun à entrer dans ce fleuve de lumière et de vie qui jaillit de la reconnaissance du Christ dans le visage des nécessiteux et des souffrants. L’amour des pauvres est un élément essentiel de l’histoire de Dieu avec nous et, du cœur même de l’Église, il jaillit comme un appel continu aux cœurs des croyants, aussi bien des communautés que des fidèles individuels. En tant que Corps du Christ, l’Église ressent comme sa “chair” propre la vie des pauvres, lesquels sont une partie privilégiée du peuple en marche. C’est pourquoi l’amour des pauvres – quelle que soit la forme sous laquelle se manifeste cette pauvreté – est la garantie évangélique d’une Église fidèle au cœur de Dieu. » (Léon XIV EA Dilexi Te, 103).
Cette attention aux pauvres, inscrite au cœur des Evangiles (Marc 10, 46-52 ; Jean 8, 2-11 ; Luc 17, 11-19 ; Jean 4, 5-42 ; Marc 7, 24-30 ; …), est un leitmotiv qui court tout au long des siècles et nombreuses sont les figures dans l’Eglise qui l’ont embrassée pour la vivre totalement, tel François d’Assise… Et bien plus qu’une phrase musicale qui revient en boucle, cette attention aux plus pauvres est le cœur même du message évangélique que le Christ nous appelle à mettre en œuvre ici et maintenant. Avec son éloquence, Jean Chrysostome, archevêque de Constantinople, exhorte à reconnaitre le Christ dans les nécessiteux « Veux-tu honorer le corps du Christ ? Ne le méprise pas lorsqu’il est nu et, pendant qu’ici tu l’honores par des étoffes de soie, ne le méprise pas à l’extérieur en le laissant souffrir le froid et la nudité […]. En effet, [le corps de Jésus-Christ qui est sur l’autel] n’a pas besoin de vêtements, mais d’une âme pure, au lieu que cet autre a besoin de beaucoup de soin. Apprenons donc à être sages et à honorer le Christ comme Il le veut lui-même. L’honneur le plus agréable à celui que nous voulons honorer, c’est l’honneur qu’il désire lui-même, non celui auquel nous pensons […]. Honore-le donc aussi de la manière qu’Il a établie, c’est-à-dire en donnant ses richesses à des pauvres. Dieu n’a pas besoin d’objets en or, mais d’âmes en or ».
Pour nous aujourd’hui, ne faut-il pas nous laisser retourner par le Christ présent en chacun et tout particulièrement en ceux qui nous sont plus éloignés, les détenus, les migrants, les sans-abris, les malades isolés, les personnes âgées… ? « Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! » (Mat 25, 35-36)
Que ce dimanche, marqué par le jubilé des pauvres et où nous sommes appelés à être Pèlerins d’espérance, soit l’occasion pour chacun de nous, de faire le pas de côté et de découvrir le Christ en ces plus petits de nos frères. « Les plus pauvres ne sont pas seulement objet de notre compassion, mais des maîtres d’Évangile. Il ne s’agit pas de “leur apporter” Dieu, mais de le rencontrer en eux » (Léon XIV EA Dilexi Te, 79)
Diacre Nicolas Le JEUNE,
Hameau Saint François
Publié le 13 novembre 2025
Edito – dimanche 16 novembre 2025
La charité nous presse
Ce dimanche 16, journée mondiale des Pauvres avec le jubilé « des Pauvres » à Rome, il me plait, en cette année de la diaconie initiée dans notre paroisse, de vous entretenir sur la dimension missionnaire de la charité pour tout chrétien !
« Nous serons insurmontables si nous demeurons unis dans la charité »
Cette citation est inscrite sur la partie droite de la fresque de la chapelle du cimetière américain où nous avons célébré, le 2 novembre dernier, la commémoration de tous les fidèles défunts. Elle nous fait entrer un peu plus dans notre année pastorale sur la diaconie, voulue par notre curé ! Unis dans la charité avec nos frères de « l’Eglise souffrante », nous voulons célébrer, de manière particulière, en ce dimanche 16 novembre, avec toute l’Eglise universelle, la journée mondiale des pauvres instituée par le Pape François en 2017.
Cette unité dans la charité, nous la vivrons en communion par la prière avec onze personnes de notre paroisse qui participent au jubilé des pauvres à Rome. L’unité dans la charité, c’est la démarche que nous voulons vivre dans le cadre de notre année pastorale sur la diaconie. Nous voulons goûter et redécouvrir comment la charité façonne la vie de certains membres de l’Eglise qui se sentent en marge de l’Eglise de par leurs fragilités, et pourtant partie intégrante du « Corps de l’Eglise » de par leur baptême. Voilà une année pour mesurer combien notre vie chrétienne est d’aplomb lorsqu’elle met en œuvre ces trois dimensions liées à sa nature : « l’annonce de la Parole de Dieu (kerygma-martyria), la célébration des Sacrements (leitourgia), le service de la charité (diakonia) » (Lett. enc. Deus caritas est, n. 25).
Honorer les pauvres, c’est honorer le Christ.
Prendre le parti de mettre les pauvres au cœur de nos célébrations dominicales, en cette journée mondiale des pauvres, c’est contempler la dimension christologique d’un Dieu qui se fait pauvre, incompris, exclu, rejeté, jusqu’à être humilié par sa mise à mort sur le bois de la croix.
En prenant chair de la Vierge Marie, unie à Joseph son époux qui vivait du travail de ses mains dans un village insignifiant de la Galilée, Dieu a fait le choix de s’inscrire dans notre humanité dans ce qu’elle a de plus simple et de plus dépouillé. Ce fut pour Dieu, par son fils Jésus, de revêtir la fragilité de l’enfant nouveau-né, couché dans une mangeoire (Luc 2, 7), puis d’accepter la contrainte de l’exil en Egypte (Matthieu 2, 13). A l’âge adulte, Jésus a été d’une certaine manière un « traine-misère » à marcher sur les chemins de Palestine de village en village avec sa troupe de disciples miséreux, incompris par les siens (Luc 4, 28-29), rejeté, jusqu’à vivre la trahison de l’un (Jean 13, 27), le reniement d’un autre (Marc 14, 66-72) et la fuite de tous. Et pourtant, ce Jésus mort crucifié, Dieu l’a exalté et l’a glorifié (Philippiens 2, 6-11), Il est notre Espérance.
Qui prend du temps avec les plus pauvres, découvre, auprès d’eux, combien ils sont habités par cette espérance qu’avec Jésus, nous sommes vainqueurs de ce qui nous abaisse et qu’Il est Celui qui nous relève. « Le pauvre peut devenir témoin d’une espérance forte et fiable, justement parce qu’il la professe dans des conditions de vie précaires, faites de privations, de fragilité et d’exclusion. », (Léon XIV, 9ème JMP, 2). C’est en ce sens que dans sa récente exhortation apostolique, le Pape Léon XIV nous enseigne combien le pauvre peut être un phare qui nous oriente vers le Christ. Laissons le Pape mieux l’exprimer : « Le souci des pauvres fait partie de la grande Tradition de l’Église comme un phare lumineux qui, à partir de l’Évangile, a éclairé les cœurs et les pas des chrétiens de tous les temps. C’est pourquoi nous devons sentir l’urgence d’inviter chacun à entrer dans ce fleuve de lumière et de vie qui jaillit de la reconnaissance du Christ dans le visage des nécessiteux et des souffrants. L’amour des pauvres est un élément essentiel de l’histoire de Dieu avec nous et, du cœur même de l’Église, il jaillit comme un appel continu aux cœurs des croyants, aussi bien des communautés que des fidèles individuels. En tant que Corps du Christ, l’Église ressent comme sa “chair” propre la vie des pauvres, lesquels sont une partie privilégiée du peuple en marche. C’est pourquoi l’amour des pauvres – quelle que soit la forme sous laquelle se manifeste cette pauvreté – est la garantie évangélique d’une Église fidèle au cœur de Dieu. » (Léon XIV EA Dilexi Te, 103).
Cette attention aux pauvres, inscrite au cœur des Evangiles (Marc 10, 46-52 ; Jean 8, 2-11 ; Luc 17, 11-19 ; Jean 4, 5-42 ; Marc 7, 24-30 ; …), est un leitmotiv qui court tout au long des siècles et nombreuses sont les figures dans l’Eglise qui l’ont embrassée pour la vivre totalement, tel François d’Assise… Et bien plus qu’une phrase musicale qui revient en boucle, cette attention aux plus pauvres est le cœur même du message évangélique que le Christ nous appelle à mettre en œuvre ici et maintenant. Avec son éloquence, Jean Chrysostome, archevêque de Constantinople, exhorte à reconnaitre le Christ dans les nécessiteux « Veux-tu honorer le corps du Christ ? Ne le méprise pas lorsqu’il est nu et, pendant qu’ici tu l’honores par des étoffes de soie, ne le méprise pas à l’extérieur en le laissant souffrir le froid et la nudité […]. En effet, [le corps de Jésus-Christ qui est sur l’autel] n’a pas besoin de vêtements, mais d’une âme pure, au lieu que cet autre a besoin de beaucoup de soin. Apprenons donc à être sages et à honorer le Christ comme Il le veut lui-même. L’honneur le plus agréable à celui que nous voulons honorer, c’est l’honneur qu’il désire lui-même, non celui auquel nous pensons […]. Honore-le donc aussi de la manière qu’Il a établie, c’est-à-dire en donnant ses richesses à des pauvres. Dieu n’a pas besoin d’objets en or, mais d’âmes en or ».
Pour nous aujourd’hui, ne faut-il pas nous laisser retourner par le Christ présent en chacun et tout particulièrement en ceux qui nous sont plus éloignés, les détenus, les migrants, les sans-abris, les malades isolés, les personnes âgées… ? « Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! » (Mat 25, 35-36)
Que ce dimanche, marqué par le jubilé des pauvres et où nous sommes appelés à être Pèlerins d’espérance, soit l’occasion pour chacun de nous, de faire le pas de côté et de découvrir le Christ en ces plus petits de nos frères. « Les plus pauvres ne sont pas seulement objet de notre compassion, mais des maîtres d’Évangile. Il ne s’agit pas de “leur apporter” Dieu, mais de le rencontrer en eux » (Léon XIV EA Dilexi Te, 79)
Diacre Nicolas Le JEUNE,
Hameau Saint François
Publié le 13 novembre 2025
Edito – dimanche 16 novembre 2025
La charité nous presse
Ce dimanche 16, journée mondiale des Pauvres avec le jubilé « des Pauvres » à Rome, il me plait, en cette année de la diaconie initiée dans notre paroisse, de vous entretenir sur la dimension missionnaire de la charité pour tout chrétien !
« Nous serons insurmontables si nous demeurons unis dans la charité »
Cette citation est inscrite sur la partie droite de la fresque de la chapelle du cimetière américain où nous avons célébré, le 2 novembre dernier, la commémoration de tous les fidèles défunts. Elle nous fait entrer un peu plus dans notre année pastorale sur la diaconie, voulue par notre curé ! Unis dans la charité avec nos frères de « l’Eglise souffrante », nous voulons célébrer, de manière particulière, en ce dimanche 16 novembre, avec toute l’Eglise universelle, la journée mondiale des pauvres instituée par le Pape François en 2017.
Cette unité dans la charité, nous la vivrons en communion par la prière avec onze personnes de notre paroisse qui participent au jubilé des pauvres à Rome. L’unité dans la charité, c’est la démarche que nous voulons vivre dans le cadre de notre année pastorale sur la diaconie. Nous voulons goûter et redécouvrir comment la charité façonne la vie de certains membres de l’Eglise qui se sentent en marge de l’Eglise de par leurs fragilités, et pourtant partie intégrante du « Corps de l’Eglise » de par leur baptême. Voilà une année pour mesurer combien notre vie chrétienne est d’aplomb lorsqu’elle met en œuvre ces trois dimensions liées à sa nature : « l’annonce de la Parole de Dieu (kerygma-martyria), la célébration des Sacrements (leitourgia), le service de la charité (diakonia) » (Lett. enc. Deus caritas est, n. 25).
Honorer les pauvres, c’est honorer le Christ.
Prendre le parti de mettre les pauvres au cœur de nos célébrations dominicales, en cette journée mondiale des pauvres, c’est contempler la dimension christologique d’un Dieu qui se fait pauvre, incompris, exclu, rejeté, jusqu’à être humilié par sa mise à mort sur le bois de la croix.
En prenant chair de la Vierge Marie, unie à Joseph son époux qui vivait du travail de ses mains dans un village insignifiant de la Galilée, Dieu a fait le choix de s’inscrire dans notre humanité dans ce qu’elle a de plus simple et de plus dépouillé. Ce fut pour Dieu, par son fils Jésus, de revêtir la fragilité de l’enfant nouveau-né, couché dans une mangeoire (Luc 2, 7), puis d’accepter la contrainte de l’exil en Egypte (Matthieu 2, 13). A l’âge adulte, Jésus a été d’une certaine manière un « traine-misère » à marcher sur les chemins de Palestine de village en village avec sa troupe de disciples miséreux, incompris par les siens (Luc 4, 28-29), rejeté, jusqu’à vivre la trahison de l’un (Jean 13, 27), le reniement d’un autre (Marc 14, 66-72) et la fuite de tous. Et pourtant, ce Jésus mort crucifié, Dieu l’a exalté et l’a glorifié (Philippiens 2, 6-11), Il est notre Espérance.
Qui prend du temps avec les plus pauvres, découvre, auprès d’eux, combien ils sont habités par cette espérance qu’avec Jésus, nous sommes vainqueurs de ce qui nous abaisse et qu’Il est Celui qui nous relève. « Le pauvre peut devenir témoin d’une espérance forte et fiable, justement parce qu’il la professe dans des conditions de vie précaires, faites de privations, de fragilité et d’exclusion. », (Léon XIV, 9ème JMP, 2). C’est en ce sens que dans sa récente exhortation apostolique, le Pape Léon XIV nous enseigne combien le pauvre peut être un phare qui nous oriente vers le Christ. Laissons le Pape mieux l’exprimer : « Le souci des pauvres fait partie de la grande Tradition de l’Église comme un phare lumineux qui, à partir de l’Évangile, a éclairé les cœurs et les pas des chrétiens de tous les temps. C’est pourquoi nous devons sentir l’urgence d’inviter chacun à entrer dans ce fleuve de lumière et de vie qui jaillit de la reconnaissance du Christ dans le visage des nécessiteux et des souffrants. L’amour des pauvres est un élément essentiel de l’histoire de Dieu avec nous et, du cœur même de l’Église, il jaillit comme un appel continu aux cœurs des croyants, aussi bien des communautés que des fidèles individuels. En tant que Corps du Christ, l’Église ressent comme sa “chair” propre la vie des pauvres, lesquels sont une partie privilégiée du peuple en marche. C’est pourquoi l’amour des pauvres – quelle que soit la forme sous laquelle se manifeste cette pauvreté – est la garantie évangélique d’une Église fidèle au cœur de Dieu. » (Léon XIV EA Dilexi Te, 103).
Cette attention aux pauvres, inscrite au cœur des Evangiles (Marc 10, 46-52 ; Jean 8, 2-11 ; Luc 17, 11-19 ; Jean 4, 5-42 ; Marc 7, 24-30 ; …), est un leitmotiv qui court tout au long des siècles et nombreuses sont les figures dans l’Eglise qui l’ont embrassée pour la vivre totalement, tel François d’Assise… Et bien plus qu’une phrase musicale qui revient en boucle, cette attention aux plus pauvres est le cœur même du message évangélique que le Christ nous appelle à mettre en œuvre ici et maintenant. Avec son éloquence, Jean Chrysostome, archevêque de Constantinople, exhorte à reconnaitre le Christ dans les nécessiteux « Veux-tu honorer le corps du Christ ? Ne le méprise pas lorsqu’il est nu et, pendant qu’ici tu l’honores par des étoffes de soie, ne le méprise pas à l’extérieur en le laissant souffrir le froid et la nudité […]. En effet, [le corps de Jésus-Christ qui est sur l’autel] n’a pas besoin de vêtements, mais d’une âme pure, au lieu que cet autre a besoin de beaucoup de soin. Apprenons donc à être sages et à honorer le Christ comme Il le veut lui-même. L’honneur le plus agréable à celui que nous voulons honorer, c’est l’honneur qu’il désire lui-même, non celui auquel nous pensons […]. Honore-le donc aussi de la manière qu’Il a établie, c’est-à-dire en donnant ses richesses à des pauvres. Dieu n’a pas besoin d’objets en or, mais d’âmes en or ».
Pour nous aujourd’hui, ne faut-il pas nous laisser retourner par le Christ présent en chacun et tout particulièrement en ceux qui nous sont plus éloignés, les détenus, les migrants, les sans-abris, les malades isolés, les personnes âgées… ? « Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! » (Mat 25, 35-36)
Que ce dimanche, marqué par le jubilé des pauvres et où nous sommes appelés à être Pèlerins d’espérance, soit l’occasion pour chacun de nous, de faire le pas de côté et de découvrir le Christ en ces plus petits de nos frères. « Les plus pauvres ne sont pas seulement objet de notre compassion, mais des maîtres d’Évangile. Il ne s’agit pas de “leur apporter” Dieu, mais de le rencontrer en eux » (Léon XIV EA Dilexi Te, 79)
Diacre Nicolas Le JEUNE,
Hameau Saint François
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Publié le 13 novembre 2025