Edito du Curé – dimanche 5 octobre 2025

lelien

Oser la Foi !

 

Voilà une exclamation digne de foi. Elle est le fruit d’un constat, celui de notre foi timide, moins expressive et moins tonitruante. Il peut aussi résulter d’une admiration pour une personne dont la foi rayonne et s’exprime en paroles et en actes dans une simplicité inouïe qui nous interroge. Dans ce cas, pourrait-on évoquer l’héroïsme des saints et des saintes à l’instar de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus ou de Saint François d’Assise dont nous avons fêté la mémoire ce samedi 4 octobre ? Ce « Chevalier du Christ » et de « Dame Pauvreté », St François d’Assise, par le rayonnement de sa foi balbutiante, humble et constante, illumine notre année paroissiale de la diaconie ! Ces figures que l’Eglise nous propose tout au long de l’année liturgique stimulent notre admiration devant leur foi et particulièrement celle qui s’exprime dans la prière des Apôtres : « Seigneur, augmente-nous la foi » ! Demande étonnante pour les Apôtres, ceux-là qui sont appelés à être les dépositaires de la foi et témoins de la foi comme l’exhorte Saint Paul à son disciple Timothée (2ème lect.).

Plaçons cette demande des Apôtres dans son contexte pour mieux comprendre l’indignation et la désolation qu’elle provoquerait dans la tête des chrétiens lambda. Depuis le chap. 16 de Saint Luc, Jésus dénonce tour à tour la possession égoïste de l’argent et l’indifférence du riche devant la misère de Lazare qui croupit à sa porte. Et il conclut cette série de discours assez engageants par un autre sujet tout aussi préoccupant que déterminant, le Pardon pour être son disciple : « Si ton frère vient à pécher, contre toi et que sept fois il vient te demander pardon, tu lui pardonneras » (Luc 17,4) !

Ce discours tranche radicalement avec la « Loi du Talion » prêchée dans les cinq livres du Pentateuque, notamment dans le Dt 19,21, « œil pour œil, dent pour dent » et connue de tout bon juif ! Le pardon à l’infini que Jésus exige de ses Apôtres n’est pas un simple toilettage de la Loi mosaïque, mais une véritable révolution ! Et cette révolution est telle qu’il faudrait aux Apôtres une « force supplémentaire », une autre disposition qui n’est plus au niveau de la simple observation de la loi, mais d’un changement radical révélé dans la loi du Pardon, expression parfaite de notre amour : « L’amour pardonne tout et à tout instant » est source de la foi !

La foi, au secours des Apôtres hébétés et dépités ? C’est l’occasion de le dire. Car leur demande se heurte à une énigme, une impasse, une difficulté qu’ils ne peuvent surmonter par leur seule intelligence ou force humaine. Jusque-là, ils ont suivi un Maître dont les idées, à tout point de vue, demandaient une conversion, mais pas une transformation de ce qui paraît impossible. S’ils doivent continuer à l’écouter et à le suivre dans ces discours révolutionnaires, il leur faudrait, un supplément d’âme, LA FOI ! Quand la Foi nous introduit dans le mystère de Dieu… Quand le Foi vient au secours de nos épreuves… Quand la Foi transforme nos vies et le monde qui nous entoure !!!

A nous de nous interroger encore : « la Foi, qu’est-ce que c’est ? ». La question nous rappelle peut-être notre vieux catéchisme !

Plénitude de la Révélation (CEC N° 65) ? Une vérité révélée ? Des vérités à professer ? Une doctrine à connaitre… ? La Foi renvoie peut-être à toutes ces expressions. Mais dans le cas de la demande des Apôtres, elle me parait d’abord être la relation à une personne, l’accueil inconditionnel d’une personne, Jésus-Christ ! La Foi est fondamentale dans notre relation personnelle à Dieu. C’est en Dieu que nous croyons et c’est à Lui que nous adhérons par le moyen de la Foi. Avant d’être une force, la foi est d’abord l’accueil d’une personne, Jésus-Christ, une conviction inébranlable et libre de s’en remettre à Lui : « je sais en qui j’ai mis ma foi » professe Saint Paul devant son disciple Timothée (2Tm 1,12).

On ne demande que ce qu’on n’a pas ou qu’on ne peut avoir de nous-même. La foi fait partie des choses essentielles que tout chrétien devait commencer par demander à Dieu, qui est à l’initiative de notre chemin de foi. Si les Apôtres éprouvent le besoin impérieux demander la foi à Jésus, c’est parce que ce dernier les appelés à sa suite. La foi est à l’origine de notre prière, la foi est notre prière, l’objet de notre prière et même sa finalité. La foi précède notre acte de piété et de charité. Demander la foi, c’est déjà l’avoir ! Reste donc d’affermir cette foi, de la nourrir et d’en vivre, notamment par les actes de charité.

Être chrétien, c’est oser demander la foi, mieux affermir notre foi baptismale et surtout témoigner de cette foi par les œuvres de miséricorde, donc de charité. Dès le baptême, le chrétien est porté par la foi de l’Eglise. Cette foi restera toujours comme un don proposé et non imposé (Fides et Ration, N°13). Elle requiert notre liberté et notre engagement au quotidien.

Seigneur, accorde-nous la foi   et cela nous suffit !

 

Père Dieudonné MASSOMA, curé

Publié le 02 octobre 2025

Edito du Curé – dimanche 5 octobre 2025

Oser la Foi !

 

Voilà une exclamation digne de foi. Elle est le fruit d’un constat, celui de notre foi timide, moins expressive et moins tonitruante. Il peut aussi résulter d’une admiration pour une personne dont la foi rayonne et s’exprime en paroles et en actes dans une simplicité inouïe qui nous interroge. Dans ce cas, pourrait-on évoquer l’héroïsme des saints et des saintes à l’instar de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus ou de Saint François d’Assise dont nous avons fêté la mémoire ce samedi 4 octobre ? Ce « Chevalier du Christ » et de « Dame Pauvreté », St François d’Assise, par le rayonnement de sa foi balbutiante, humble et constante, illumine notre année paroissiale de la diaconie ! Ces figures que l’Eglise nous propose tout au long de l’année liturgique stimulent notre admiration devant leur foi et particulièrement celle qui s’exprime dans la prière des Apôtres : « Seigneur, augmente-nous la foi » ! Demande étonnante pour les Apôtres, ceux-là qui sont appelés à être les dépositaires de la foi et témoins de la foi comme l’exhorte Saint Paul à son disciple Timothée (2ème lect.).

Plaçons cette demande des Apôtres dans son contexte pour mieux comprendre l’indignation et la désolation qu’elle provoquerait dans la tête des chrétiens lambda. Depuis le chap. 16 de Saint Luc, Jésus dénonce tour à tour la possession égoïste de l’argent et l’indifférence du riche devant la misère de Lazare qui croupit à sa porte. Et il conclut cette série de discours assez engageants par un autre sujet tout aussi préoccupant que déterminant, le Pardon pour être son disciple : « Si ton frère vient à pécher, contre toi et que sept fois il vient te demander pardon, tu lui pardonneras » (Luc 17,4) !

Ce discours tranche radicalement avec la « Loi du Talion » prêchée dans les cinq livres du Pentateuque, notamment dans le Dt 19,21, « œil pour œil, dent pour dent » et connue de tout bon juif ! Le pardon à l’infini que Jésus exige de ses Apôtres n’est pas un simple toilettage de la Loi mosaïque, mais une véritable révolution ! Et cette révolution est telle qu’il faudrait aux Apôtres une « force supplémentaire », une autre disposition qui n’est plus au niveau de la simple observation de la loi, mais d’un changement radical révélé dans la loi du Pardon, expression parfaite de notre amour : « L’amour pardonne tout et à tout instant » est source de la foi !

La foi, au secours des Apôtres hébétés et dépités ? C’est l’occasion de le dire. Car leur demande se heurte à une énigme, une impasse, une difficulté qu’ils ne peuvent surmonter par leur seule intelligence ou force humaine. Jusque-là, ils ont suivi un Maître dont les idées, à tout point de vue, demandaient une conversion, mais pas une transformation de ce qui paraît impossible. S’ils doivent continuer à l’écouter et à le suivre dans ces discours révolutionnaires, il leur faudrait, un supplément d’âme, LA FOI ! Quand la Foi nous introduit dans le mystère de Dieu… Quand le Foi vient au secours de nos épreuves… Quand la Foi transforme nos vies et le monde qui nous entoure !!!

A nous de nous interroger encore : « la Foi, qu’est-ce que c’est ? ». La question nous rappelle peut-être notre vieux catéchisme !

Plénitude de la Révélation (CEC N° 65) ? Une vérité révélée ? Des vérités à professer ? Une doctrine à connaitre… ? La Foi renvoie peut-être à toutes ces expressions. Mais dans le cas de la demande des Apôtres, elle me parait d’abord être la relation à une personne, l’accueil inconditionnel d’une personne, Jésus-Christ ! La Foi est fondamentale dans notre relation personnelle à Dieu. C’est en Dieu que nous croyons et c’est à Lui que nous adhérons par le moyen de la Foi. Avant d’être une force, la foi est d’abord l’accueil d’une personne, Jésus-Christ, une conviction inébranlable et libre de s’en remettre à Lui : « je sais en qui j’ai mis ma foi » professe Saint Paul devant son disciple Timothée (2Tm 1,12).

On ne demande que ce qu’on n’a pas ou qu’on ne peut avoir de nous-même. La foi fait partie des choses essentielles que tout chrétien devait commencer par demander à Dieu, qui est à l’initiative de notre chemin de foi. Si les Apôtres éprouvent le besoin impérieux demander la foi à Jésus, c’est parce que ce dernier les appelés à sa suite. La foi est à l’origine de notre prière, la foi est notre prière, l’objet de notre prière et même sa finalité. La foi précède notre acte de piété et de charité. Demander la foi, c’est déjà l’avoir ! Reste donc d’affermir cette foi, de la nourrir et d’en vivre, notamment par les actes de charité.

Être chrétien, c’est oser demander la foi, mieux affermir notre foi baptismale et surtout témoigner de cette foi par les œuvres de miséricorde, donc de charité. Dès le baptême, le chrétien est porté par la foi de l’Eglise. Cette foi restera toujours comme un don proposé et non imposé (Fides et Ration, N°13). Elle requiert notre liberté et notre engagement au quotidien.

Seigneur, accorde-nous la foi   et cela nous suffit !

 

Père Dieudonné MASSOMA, curé

Publié le 02 octobre 2025

Edito du Curé – dimanche 5 octobre 2025

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Oser la Foi !

 

Voilà une exclamation digne de foi. Elle est le fruit d’un constat, celui de notre foi timide, moins expressive et moins tonitruante. Il peut aussi résulter d’une admiration pour une personne dont la foi rayonne et s’exprime en paroles et en actes dans une simplicité inouïe qui nous interroge. Dans ce cas, pourrait-on évoquer l’héroïsme des saints et des saintes à l’instar de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus ou de Saint François d’Assise dont nous avons fêté la mémoire ce samedi 4 octobre ? Ce « Chevalier du Christ » et de « Dame Pauvreté », St François d’Assise, par le rayonnement de sa foi balbutiante, humble et constante, illumine notre année paroissiale de la diaconie ! Ces figures que l’Eglise nous propose tout au long de l’année liturgique stimulent notre admiration devant leur foi et particulièrement celle qui s’exprime dans la prière des Apôtres : « Seigneur, augmente-nous la foi » ! Demande étonnante pour les Apôtres, ceux-là qui sont appelés à être les dépositaires de la foi et témoins de la foi comme l’exhorte Saint Paul à son disciple Timothée (2ème lect.).

Plaçons cette demande des Apôtres dans son contexte pour mieux comprendre l’indignation et la désolation qu’elle provoquerait dans la tête des chrétiens lambda. Depuis le chap. 16 de Saint Luc, Jésus dénonce tour à tour la possession égoïste de l’argent et l’indifférence du riche devant la misère de Lazare qui croupit à sa porte. Et il conclut cette série de discours assez engageants par un autre sujet tout aussi préoccupant que déterminant, le Pardon pour être son disciple : « Si ton frère vient à pécher, contre toi et que sept fois il vient te demander pardon, tu lui pardonneras » (Luc 17,4) !

Ce discours tranche radicalement avec la « Loi du Talion » prêchée dans les cinq livres du Pentateuque, notamment dans le Dt 19,21, « œil pour œil, dent pour dent » et connue de tout bon juif ! Le pardon à l’infini que Jésus exige de ses Apôtres n’est pas un simple toilettage de la Loi mosaïque, mais une véritable révolution ! Et cette révolution est telle qu’il faudrait aux Apôtres une « force supplémentaire », une autre disposition qui n’est plus au niveau de la simple observation de la loi, mais d’un changement radical révélé dans la loi du Pardon, expression parfaite de notre amour : « L’amour pardonne tout et à tout instant » est source de la foi !

La foi, au secours des Apôtres hébétés et dépités ? C’est l’occasion de le dire. Car leur demande se heurte à une énigme, une impasse, une difficulté qu’ils ne peuvent surmonter par leur seule intelligence ou force humaine. Jusque-là, ils ont suivi un Maître dont les idées, à tout point de vue, demandaient une conversion, mais pas une transformation de ce qui paraît impossible. S’ils doivent continuer à l’écouter et à le suivre dans ces discours révolutionnaires, il leur faudrait, un supplément d’âme, LA FOI ! Quand la Foi nous introduit dans le mystère de Dieu… Quand le Foi vient au secours de nos épreuves… Quand la Foi transforme nos vies et le monde qui nous entoure !!!

A nous de nous interroger encore : « la Foi, qu’est-ce que c’est ? ». La question nous rappelle peut-être notre vieux catéchisme !

Plénitude de la Révélation (CEC N° 65) ? Une vérité révélée ? Des vérités à professer ? Une doctrine à connaitre… ? La Foi renvoie peut-être à toutes ces expressions. Mais dans le cas de la demande des Apôtres, elle me parait d’abord être la relation à une personne, l’accueil inconditionnel d’une personne, Jésus-Christ ! La Foi est fondamentale dans notre relation personnelle à Dieu. C’est en Dieu que nous croyons et c’est à Lui que nous adhérons par le moyen de la Foi. Avant d’être une force, la foi est d’abord l’accueil d’une personne, Jésus-Christ, une conviction inébranlable et libre de s’en remettre à Lui : « je sais en qui j’ai mis ma foi » professe Saint Paul devant son disciple Timothée (2Tm 1,12).

On ne demande que ce qu’on n’a pas ou qu’on ne peut avoir de nous-même. La foi fait partie des choses essentielles que tout chrétien devait commencer par demander à Dieu, qui est à l’initiative de notre chemin de foi. Si les Apôtres éprouvent le besoin impérieux demander la foi à Jésus, c’est parce que ce dernier les appelés à sa suite. La foi est à l’origine de notre prière, la foi est notre prière, l’objet de notre prière et même sa finalité. La foi précède notre acte de piété et de charité. Demander la foi, c’est déjà l’avoir ! Reste donc d’affermir cette foi, de la nourrir et d’en vivre, notamment par les actes de charité.

Être chrétien, c’est oser demander la foi, mieux affermir notre foi baptismale et surtout témoigner de cette foi par les œuvres de miséricorde, donc de charité. Dès le baptême, le chrétien est porté par la foi de l’Eglise. Cette foi restera toujours comme un don proposé et non imposé (Fides et Ration, N°13). Elle requiert notre liberté et notre engagement au quotidien.

Seigneur, accorde-nous la foi   et cela nous suffit !

 

Père Dieudonné MASSOMA, curé

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Publié le 02 octobre 2025