Edito du Curé – dimanche 17 novembre 2024

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« Alors, on verra le Fils de l’Homme venir… »

Les images apocalyptiques des lectures de ce dimanche, le dernier de l’année liturgique, sont d’actualité à notre temps. Entre les conflits armés qui secouent le monde et provoquent une onde d’incertitude et le déchaînement des forces de la nature, appelé changement climatique, les scénarios concomitants donnent du grain à moudre aux sceptiques et pessimistes qui n’hésitent pas un seul instant à se calfeutrer dans une phobie pathologique. Certains chrétiens, surtout issus des branches du protestantisme militant, font une analyse assez osée avec des affirmations erronées sur la base des Ecritures en annonçant parfois la date de la fin du monde.

Si la vertu théologale de l’espérance ne renvoie pas à une rêverie enfantine où tout est « tout rose » et « tout est beau », elle évoque un accomplissement des temps, c’est-à-dire, une sorte de progression de l’histoire et du temps où tout évolue de manière continue et non cyclique vers son terme défini par Dieu dans sa sagesse souveraine. L’espérance chrétienne est une attente confiante axée sur la venue de Jésus. C’est ce retour – puisqu’il est déjà venu dans notre monde – que Saint Marc décrit dans un discours apocalyptique où se mêlent destruction et reconstruction, bouleversement et rétablissement, la mort et la vie… Ce texte ne peint pas une espérance béate, mais celle qui se situe dans le temps et dans l’histoire de l’humanité où se conjuguent et s’affrontent des forces antagonistes. St Marc est loin de nous emballer dans l’imaginaire de « tout est beau » ou de « tout est noir ». Son curseur tend vers la fin qui marque aussi le début de la vie que le Christ inaugure !

Relisez bien le texte de Daniel (Ière Lect), derrière la détresse se pointe la victoire ; de la mort qui condamnait des gens surgit la vie qui les retire de la poussière de la mort. Les bouleversements ne marquent pas le terme de tout, ne sifflent pas la fin de tout…, ils annoncent plutôt une nouvelle étape, plus glorieuse et définitive, celle du retour du Fils de l’Homme.  St Marc, pour mieux nous accrocher à ce changement positif et lumineux qui s’annonce, utilise, fort heureusement, les images qui nous parlent : le figuier qui bourgeonne ! Ce bourgeonnement marque la fin de l’hiver, un temps où la brume semble prendre le pas sur les rayons lumineux du soleil. L’hiver, quelle que soit sa rudesse ne peut enfermer l’été, la puissance évolutive de la vie qui renait et reprend ses droits.

St Marc ne fait pas fi des détresses qui jonchent le monde et le traverse, hier comme aujourd’hui. Le soleil qui perd son éclat, les étoiles tombent du ciel…, autant d’images bien réelles de notre histoire et du monde contemporain. Le texte de ce dimanche, ne fait-il pas référence aux malheurs et aux souffrances de tous les temps : guerres, tremblements de terre, feux de forêts, épidémies, chômage, pédophilie, prostitution, foyers séparés, scandales de toutes sortes… famine et précarité ?

L’actualité de ce texte de Saint Marc met sous nos yeux l’éternel détresse qui est sous notre porte, la précarité ! Certains parlent de la pauvreté. Ce Dimanche, l’Eglise nous convie à regarder et à voir cette catastrophe humaine qui est en face de nous, en prendre conscience et à l’intégrer dans notre vie chrétienne et dans nos actions. La pauvreté n’est pas une vie damnée, c’est une étape transitoire qui guette notre vie, même si on ne la connait pas vraiment. La vie de tout homme est, en effet, marquée par la finitude, racine de la fragilité. Le changement, les bouleversements ne sont pas des fatalités inhérentes d’un bout du monde qui ne me concernent pas. Ils sont les alertes, des signaux qui flashent dans ma vie.

Vous le savez bien, dans toutes les périodes de l’histoire, comme dans toute famille et dans toute vie, il y a une saison d’automne, suivie de la froidure, et du gel hivernal. Mais ce n’est pas la fin de l’histoire, dit Jésus : « redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche » (Luc 21, 28). L’Apôtre Pierre va renchérir : « Soyez toujours prêts à rendre compte de l’espérance qui est en vous, à tous ceux qui vous le demanderont. Mais que ce soit avec douceur et respect. » (1 Pierre 3, 15). Il nous faut donc savoir bien garder vivante cette espérance qui est une spécificité chrétienne ! À travers tout ce que nous vivons, tout ce qui nous entoure et tout ce qui nous arrive, le Christ nous offre une vision du futur qui nourrit notre espérance : « courage, n’ayez pas peur, je suis vainqueur de monde » (Jn 16,29-33).

Vous avez bien retenu l’image ? La frondaison du figuier inaugure un monde nouveau, une étape nouvelle dont la clé, pour notre vie humaine, est l’amour qui suppose un monde de paix et de réconciliation, un monde où la précarité n’est pas une situation en marge de notre vie chrétienne, un monde où  la vertu de l’espérance transforme nos inquiétudes et incertitudes en une attitude d’attente confiante pour Celui qui vient, le Christ !

La grande catastrophe n’est pas forcément les inondations, mais la précarité endémique qui s’installe et nous laisse dans l’indifférence. Une charité inventive, celle qui se donne de la peine comme l’obole de la veuve de de dimanche dernier, combat le pessimisme ambiant et nous ouvre à l’espérance où tout se récapitule dans le Christ.

« Seigneur, donne-nous de t’appartenir sans réserve… » (Prière d’ouverture)

 

Père DIEUDONNE MASSOMA, Curé

Publié le 17 septembre 2024

Edito du Curé – dimanche 17 novembre 2024

« Alors, on verra le Fils de l’Homme venir… »

Les images apocalyptiques des lectures de ce dimanche, le dernier de l’année liturgique, sont d’actualité à notre temps. Entre les conflits armés qui secouent le monde et provoquent une onde d’incertitude et le déchaînement des forces de la nature, appelé changement climatique, les scénarios concomitants donnent du grain à moudre aux sceptiques et pessimistes qui n’hésitent pas un seul instant à se calfeutrer dans une phobie pathologique. Certains chrétiens, surtout issus des branches du protestantisme militant, font une analyse assez osée avec des affirmations erronées sur la base des Ecritures en annonçant parfois la date de la fin du monde.

Si la vertu théologale de l’espérance ne renvoie pas à une rêverie enfantine où tout est « tout rose » et « tout est beau », elle évoque un accomplissement des temps, c’est-à-dire, une sorte de progression de l’histoire et du temps où tout évolue de manière continue et non cyclique vers son terme défini par Dieu dans sa sagesse souveraine. L’espérance chrétienne est une attente confiante axée sur la venue de Jésus. C’est ce retour – puisqu’il est déjà venu dans notre monde – que Saint Marc décrit dans un discours apocalyptique où se mêlent destruction et reconstruction, bouleversement et rétablissement, la mort et la vie… Ce texte ne peint pas une espérance béate, mais celle qui se situe dans le temps et dans l’histoire de l’humanité où se conjuguent et s’affrontent des forces antagonistes. St Marc est loin de nous emballer dans l’imaginaire de « tout est beau » ou de « tout est noir ». Son curseur tend vers la fin qui marque aussi le début de la vie que le Christ inaugure !

Relisez bien le texte de Daniel (Ière Lect), derrière la détresse se pointe la victoire ; de la mort qui condamnait des gens surgit la vie qui les retire de la poussière de la mort. Les bouleversements ne marquent pas le terme de tout, ne sifflent pas la fin de tout…, ils annoncent plutôt une nouvelle étape, plus glorieuse et définitive, celle du retour du Fils de l’Homme.  St Marc, pour mieux nous accrocher à ce changement positif et lumineux qui s’annonce, utilise, fort heureusement, les images qui nous parlent : le figuier qui bourgeonne ! Ce bourgeonnement marque la fin de l’hiver, un temps où la brume semble prendre le pas sur les rayons lumineux du soleil. L’hiver, quelle que soit sa rudesse ne peut enfermer l’été, la puissance évolutive de la vie qui renait et reprend ses droits.

St Marc ne fait pas fi des détresses qui jonchent le monde et le traverse, hier comme aujourd’hui. Le soleil qui perd son éclat, les étoiles tombent du ciel…, autant d’images bien réelles de notre histoire et du monde contemporain. Le texte de ce dimanche, ne fait-il pas référence aux malheurs et aux souffrances de tous les temps : guerres, tremblements de terre, feux de forêts, épidémies, chômage, pédophilie, prostitution, foyers séparés, scandales de toutes sortes… famine et précarité ?

L’actualité de ce texte de Saint Marc met sous nos yeux l’éternel détresse qui est sous notre porte, la précarité ! Certains parlent de la pauvreté. Ce Dimanche, l’Eglise nous convie à regarder et à voir cette catastrophe humaine qui est en face de nous, en prendre conscience et à l’intégrer dans notre vie chrétienne et dans nos actions. La pauvreté n’est pas une vie damnée, c’est une étape transitoire qui guette notre vie, même si on ne la connait pas vraiment. La vie de tout homme est, en effet, marquée par la finitude, racine de la fragilité. Le changement, les bouleversements ne sont pas des fatalités inhérentes d’un bout du monde qui ne me concernent pas. Ils sont les alertes, des signaux qui flashent dans ma vie.

Vous le savez bien, dans toutes les périodes de l’histoire, comme dans toute famille et dans toute vie, il y a une saison d’automne, suivie de la froidure, et du gel hivernal. Mais ce n’est pas la fin de l’histoire, dit Jésus : « redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche » (Luc 21, 28). L’Apôtre Pierre va renchérir : « Soyez toujours prêts à rendre compte de l’espérance qui est en vous, à tous ceux qui vous le demanderont. Mais que ce soit avec douceur et respect. » (1 Pierre 3, 15). Il nous faut donc savoir bien garder vivante cette espérance qui est une spécificité chrétienne ! À travers tout ce que nous vivons, tout ce qui nous entoure et tout ce qui nous arrive, le Christ nous offre une vision du futur qui nourrit notre espérance : « courage, n’ayez pas peur, je suis vainqueur de monde » (Jn 16,29-33).

Vous avez bien retenu l’image ? La frondaison du figuier inaugure un monde nouveau, une étape nouvelle dont la clé, pour notre vie humaine, est l’amour qui suppose un monde de paix et de réconciliation, un monde où la précarité n’est pas une situation en marge de notre vie chrétienne, un monde où  la vertu de l’espérance transforme nos inquiétudes et incertitudes en une attitude d’attente confiante pour Celui qui vient, le Christ !

La grande catastrophe n’est pas forcément les inondations, mais la précarité endémique qui s’installe et nous laisse dans l’indifférence. Une charité inventive, celle qui se donne de la peine comme l’obole de la veuve de de dimanche dernier, combat le pessimisme ambiant et nous ouvre à l’espérance où tout se récapitule dans le Christ.

« Seigneur, donne-nous de t’appartenir sans réserve… » (Prière d’ouverture)

 

Père DIEUDONNE MASSOMA, Curé

Publié le 17 septembre 2024

Edito du Curé – dimanche 17 novembre 2024

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« Alors, on verra le Fils de l’Homme venir… »

Les images apocalyptiques des lectures de ce dimanche, le dernier de l’année liturgique, sont d’actualité à notre temps. Entre les conflits armés qui secouent le monde et provoquent une onde d’incertitude et le déchaînement des forces de la nature, appelé changement climatique, les scénarios concomitants donnent du grain à moudre aux sceptiques et pessimistes qui n’hésitent pas un seul instant à se calfeutrer dans une phobie pathologique. Certains chrétiens, surtout issus des branches du protestantisme militant, font une analyse assez osée avec des affirmations erronées sur la base des Ecritures en annonçant parfois la date de la fin du monde.

Si la vertu théologale de l’espérance ne renvoie pas à une rêverie enfantine où tout est « tout rose » et « tout est beau », elle évoque un accomplissement des temps, c’est-à-dire, une sorte de progression de l’histoire et du temps où tout évolue de manière continue et non cyclique vers son terme défini par Dieu dans sa sagesse souveraine. L’espérance chrétienne est une attente confiante axée sur la venue de Jésus. C’est ce retour – puisqu’il est déjà venu dans notre monde – que Saint Marc décrit dans un discours apocalyptique où se mêlent destruction et reconstruction, bouleversement et rétablissement, la mort et la vie… Ce texte ne peint pas une espérance béate, mais celle qui se situe dans le temps et dans l’histoire de l’humanité où se conjuguent et s’affrontent des forces antagonistes. St Marc est loin de nous emballer dans l’imaginaire de « tout est beau » ou de « tout est noir ». Son curseur tend vers la fin qui marque aussi le début de la vie que le Christ inaugure !

Relisez bien le texte de Daniel (Ière Lect), derrière la détresse se pointe la victoire ; de la mort qui condamnait des gens surgit la vie qui les retire de la poussière de la mort. Les bouleversements ne marquent pas le terme de tout, ne sifflent pas la fin de tout…, ils annoncent plutôt une nouvelle étape, plus glorieuse et définitive, celle du retour du Fils de l’Homme.  St Marc, pour mieux nous accrocher à ce changement positif et lumineux qui s’annonce, utilise, fort heureusement, les images qui nous parlent : le figuier qui bourgeonne ! Ce bourgeonnement marque la fin de l’hiver, un temps où la brume semble prendre le pas sur les rayons lumineux du soleil. L’hiver, quelle que soit sa rudesse ne peut enfermer l’été, la puissance évolutive de la vie qui renait et reprend ses droits.

St Marc ne fait pas fi des détresses qui jonchent le monde et le traverse, hier comme aujourd’hui. Le soleil qui perd son éclat, les étoiles tombent du ciel…, autant d’images bien réelles de notre histoire et du monde contemporain. Le texte de ce dimanche, ne fait-il pas référence aux malheurs et aux souffrances de tous les temps : guerres, tremblements de terre, feux de forêts, épidémies, chômage, pédophilie, prostitution, foyers séparés, scandales de toutes sortes… famine et précarité ?

L’actualité de ce texte de Saint Marc met sous nos yeux l’éternel détresse qui est sous notre porte, la précarité ! Certains parlent de la pauvreté. Ce Dimanche, l’Eglise nous convie à regarder et à voir cette catastrophe humaine qui est en face de nous, en prendre conscience et à l’intégrer dans notre vie chrétienne et dans nos actions. La pauvreté n’est pas une vie damnée, c’est une étape transitoire qui guette notre vie, même si on ne la connait pas vraiment. La vie de tout homme est, en effet, marquée par la finitude, racine de la fragilité. Le changement, les bouleversements ne sont pas des fatalités inhérentes d’un bout du monde qui ne me concernent pas. Ils sont les alertes, des signaux qui flashent dans ma vie.

Vous le savez bien, dans toutes les périodes de l’histoire, comme dans toute famille et dans toute vie, il y a une saison d’automne, suivie de la froidure, et du gel hivernal. Mais ce n’est pas la fin de l’histoire, dit Jésus : « redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche » (Luc 21, 28). L’Apôtre Pierre va renchérir : « Soyez toujours prêts à rendre compte de l’espérance qui est en vous, à tous ceux qui vous le demanderont. Mais que ce soit avec douceur et respect. » (1 Pierre 3, 15). Il nous faut donc savoir bien garder vivante cette espérance qui est une spécificité chrétienne ! À travers tout ce que nous vivons, tout ce qui nous entoure et tout ce qui nous arrive, le Christ nous offre une vision du futur qui nourrit notre espérance : « courage, n’ayez pas peur, je suis vainqueur de monde » (Jn 16,29-33).

Vous avez bien retenu l’image ? La frondaison du figuier inaugure un monde nouveau, une étape nouvelle dont la clé, pour notre vie humaine, est l’amour qui suppose un monde de paix et de réconciliation, un monde où la précarité n’est pas une situation en marge de notre vie chrétienne, un monde où  la vertu de l’espérance transforme nos inquiétudes et incertitudes en une attitude d’attente confiante pour Celui qui vient, le Christ !

La grande catastrophe n’est pas forcément les inondations, mais la précarité endémique qui s’installe et nous laisse dans l’indifférence. Une charité inventive, celle qui se donne de la peine comme l’obole de la veuve de de dimanche dernier, combat le pessimisme ambiant et nous ouvre à l’espérance où tout se récapitule dans le Christ.

« Seigneur, donne-nous de t’appartenir sans réserve… » (Prière d’ouverture)

 

Père DIEUDONNE MASSOMA, Curé

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Publié le 17 septembre 2024