Edito du Curé – 29 septembre 2024
« Il y eut un combat dans le ciel… »
La dérogation exceptionnelle concédée par Mgr Dominique REY, de célébrer ce dimanche 29 septembre à la paroisse de Draguignan, la fête de Saint Michel Archange, patron de notre église-mère, nous donne l’occasion de méditer sur la thématique de ce combat qui traverse le livre de l’Apocalypse : « Michel, avec ses anges, dut combattre le Dragon, lui aussi avec ses anges »
L’unique Combat… ? Combat ultime… ? Combat final… ? Ce fameux combat de St Jean dans l’Apocalypse a inspiré tant d’artistes, d’écrivains et même des cinéastes. Le sujet est autant croustillant que mystérieux. Chacun y va selon son inspiration, sa vision, et son état d’âme. Ainsi parle-t-on de la guerre des anges, de la guerre dans les cieux ou de la guerre des Fils de lumière contre les Fils des ténèbres…, les titres et les expressions fusent et le sujet reste inépuisable et passionnant.
Au juste, que décrit St Jean dans ce dernier livre de la Bible appelé « Apocalypse » ? Un avertissement ? Un combat des Titans ? Une Espérance ? C’est tout cela ! L’auteur de l’Apocalypse, plus précisément, présente une série d’évènements que Jésus a annoncés et révélés. D’ailleurs, le terme « Apocalypse » qui a donné le nom à ce livre veut dire « Révélation », dans le sens de lever le voile, découvrir… Seulement, au moment où St Jean raconte ce qu’il a vu et entendu de Jésus, il ne se trouve non plus sur le territoire Jérusalem, mais en exil dans l’île de Patmos, à l’Ouest de l’Asie Mineure (la Turquie actuelle) à cause de l’Evangile dont il est le témoin fervent. La persécution des premières communautés chrétiennes par les empereurs romains – notamment Domitien – s’intensifiait de plus en plus et s’installait dans le temps. St Jean, comme d’autres chrétiens a dû fuir dans d’autres localités. Dans leur fuite, ils ont emporté avec eux le témoignage de l’Evangile.
C’est donc dans une période troublée que Jean écrit ce livre, non pour engendrer la peur mais pour fortifier la foi des chrétiens persécutés, en les invitant au courage (à l’espérance). Il y emploie un langage symbolique et imagé que seuls peuvent comprendre les croyants familiers de l’Ancien Testament. Au-delà des détails littéraires qui traversent ce livre et lui confèrent un aspect de bouleversement cosmique et de la fin de tout, le message de Saint Jean est pourtant clair : en décrivant le combat des forces du mal, Saint Jean annonce surtout la victoire totale et définitive de Dieu par l’avènement de son Fils, Jésus-Christ. Sous cette persécution, il n’est pas exclu de relever les traits satiriques de ce livre contre le pouvoir impérial de l’époque. St Jean dénonce aussi, de façon ironique, les vices des gouvernants et les travers des cœurs des hommes séduits par Diable.
L’Apocalypse reprend ainsi l’antique combat déjà présent à l’ouverture de la Bible dans la Genèse où le démon, par une astuce propre à ses basses manœuvres, séduit et pervertit l’âme des premières créatures de Dieu, Adam et Eve. En injectant le venin de la désobéissance dans la conscience d’Adam et Eve, le Diable engageait ainsi un combat contre Dieu. Le Diable, de tout temps et par tous les moyens, cherche toujours à séduire et à saper le travail, l’œuvre de Dieu dans la création en voulant faire démentir l’affirmation de l’écrivain sacré : « Et Dieu vit que tout ce qu’il avait fait était bon » (Gn 1,31). Ne pouvant affronter directement Dieu, le Diable va jeter son dévolu sur sa créature de prédilection, l’homme. Ce dernier devient le terrain de ce mystérieux combat entre le Diable avec sa milice d’un côté, et Dieu avec ses Anges de l’autre côté.
De porteur de la lumière, Lucifer ou Satan est déchu de son fauteuil qui le tenait devant à Dieu. La perte de son statut de prédilection va le mettre dans une éternelle opposition à Dieu au point d’actionner constamment tous ses leviers de séducteur et de diviseur pour détourner l’homme de son Créateur, en le trainant dans son giron macabre. Le prophète Isaïe s’interrogera sur cette chute de Lucifer qui va au-delà de la chute du roi de Babylone décrite dans son poème satirique : « quomodo cecidisti de caelo lucifer qui mane oriebaris corruisti in terram qui vulnerabas gentes » (Comment es-tu tombé du ciel, Lucifer, qui s’est levé le matin ? Tu es tombé sur la terre, qui a blessé les nations ?) (Is 14, 12). Certaines versions traduisent directement « Lucifer » par Etoile du Matin qui n’est pas sans rappeler l’expression « l’Etoile brillante du Matin » de l’Apocalypse 22.16 comme une antithèse assez frappante. Désormais le Lucifer obéissant, Jésus, véritable lumière de Dieu, son porte-parole ultime, affronte dans un combat sans pitié le Lucifer-traitre et désobéissant, le Diable. Dans sa Passion, le Christ a été élevé par Dieu au rang de Général, Commandant Suprême de l’armée céleste. Pour protéger sa créature, notamment l’homme, Dieu a activé son arme fatale, Jésus, le Fils de la Vierge Marie. Cette femme, par les mérites de son Fils qui devait naitre a affronté, en prélude, les affres du Dragon qui voulait la vie de son enfant (Ap 12, 1s).
Dans cette cour céleste, les anges sont des Lieutenants de Dieu, ceux qui combattent au côté de Dieu pour éviter que Satan entraine les hommes dans sa chute. Au-delà de leurs fonctions assignées par Dieu, les Anges sont les envoyés de Dieu auprès de ceux qui doivent hériter du salut (He 1, 2). C’est de ce chemin du salut que l’Ange déchu, le Démon, tente de dérouter les humains et même toute la création. De l’Ancien testament jusqu’au Nouveau testament, la présence de ces êtres spirituels aux côtés des hommes s’affirme de manière constante : ils veillent sur les hommes (Tb 3, 17 ; Ps 91, 11 ; Dn 3,46s). C’est aussi en rapport avec leurs missions et leurs fonctions auprès des hommes que les anges reçoivent leur nom : Raphaël qui veut dire, Dieu guérit (Tb 3, 17 ; 12, 15), Gabriel qui signifie, Dieu sauve (Dn 8,16 ; 9,21) et Michaël, qui est comme Dieu ? (Dn 10, 13.21 ; 12,1). Relayeurs de la volonté de Dieu, les anges, en plus de la grâce qui est offerte aux croyants dans les sacrements notamment, Dieu a voulu qu’ils soient nos fidèles compagnons à chaque instant et leur secours représente une aide constante et indispensable. Le Psaume 91, 1 le précise : « le Seigneur donne mission à ses anges de te garder sur tous tes chemins »
En la faveur de la fête des Archanges et notamment de la fête St Michel, patron de notre église-mère, je voudrais faire redécouvrir à nos fidèles la mission et le secours des anges à nos côtés.
En cette Année jubilaire, prier son ange gardien et, à la suite de nombreux saints, en découvrir les effets bénéfiques pour notre conversion et notre progression sur la voie de la sainteté, fait partie de l’expérience chrétienne. La dévotion mariale à laquelle nous sommes invités cette année ne peut que nous conduire à l’écoute et l’accueil du message des anges. A l’Annonciation, Marie ne déclare-t-elle pas : « je suis la servante du Seigneur ». Alors que l’Ange Michael nous défend contre les assauts perpétuels de Satan, Marie, notre Dame du Peuple, nous protège des vicissitudes de la vie, des pandémies et des fardeaux du quotidiens…
« Seigneur, fais que notre vie soit protégée sur la terre par ceux qui, dans le ciel, servent toujours en Ta présence » (Prière d’ouverture)
Saint Michel, Archange….. Défendez-nous !
Père Dieudonné MASSOMA, Curé
Publié le 13 septembre 2024
Edito du Curé – 29 septembre 2024
« Il y eut un combat dans le ciel… »
La dérogation exceptionnelle concédée par Mgr Dominique REY, de célébrer ce dimanche 29 septembre à la paroisse de Draguignan, la fête de Saint Michel Archange, patron de notre église-mère, nous donne l’occasion de méditer sur la thématique de ce combat qui traverse le livre de l’Apocalypse : « Michel, avec ses anges, dut combattre le Dragon, lui aussi avec ses anges »
L’unique Combat… ? Combat ultime… ? Combat final… ? Ce fameux combat de St Jean dans l’Apocalypse a inspiré tant d’artistes, d’écrivains et même des cinéastes. Le sujet est autant croustillant que mystérieux. Chacun y va selon son inspiration, sa vision, et son état d’âme. Ainsi parle-t-on de la guerre des anges, de la guerre dans les cieux ou de la guerre des Fils de lumière contre les Fils des ténèbres…, les titres et les expressions fusent et le sujet reste inépuisable et passionnant.
Au juste, que décrit St Jean dans ce dernier livre de la Bible appelé « Apocalypse » ? Un avertissement ? Un combat des Titans ? Une Espérance ? C’est tout cela ! L’auteur de l’Apocalypse, plus précisément, présente une série d’évènements que Jésus a annoncés et révélés. D’ailleurs, le terme « Apocalypse » qui a donné le nom à ce livre veut dire « Révélation », dans le sens de lever le voile, découvrir… Seulement, au moment où St Jean raconte ce qu’il a vu et entendu de Jésus, il ne se trouve non plus sur le territoire Jérusalem, mais en exil dans l’île de Patmos, à l’Ouest de l’Asie Mineure (la Turquie actuelle) à cause de l’Evangile dont il est le témoin fervent. La persécution des premières communautés chrétiennes par les empereurs romains – notamment Domitien – s’intensifiait de plus en plus et s’installait dans le temps. St Jean, comme d’autres chrétiens a dû fuir dans d’autres localités. Dans leur fuite, ils ont emporté avec eux le témoignage de l’Evangile.
C’est donc dans une période troublée que Jean écrit ce livre, non pour engendrer la peur mais pour fortifier la foi des chrétiens persécutés, en les invitant au courage (à l’espérance). Il y emploie un langage symbolique et imagé que seuls peuvent comprendre les croyants familiers de l’Ancien Testament. Au-delà des détails littéraires qui traversent ce livre et lui confèrent un aspect de bouleversement cosmique et de la fin de tout, le message de Saint Jean est pourtant clair : en décrivant le combat des forces du mal, Saint Jean annonce surtout la victoire totale et définitive de Dieu par l’avènement de son Fils, Jésus-Christ. Sous cette persécution, il n’est pas exclu de relever les traits satiriques de ce livre contre le pouvoir impérial de l’époque. St Jean dénonce aussi, de façon ironique, les vices des gouvernants et les travers des cœurs des hommes séduits par Diable.
L’Apocalypse reprend ainsi l’antique combat déjà présent à l’ouverture de la Bible dans la Genèse où le démon, par une astuce propre à ses basses manœuvres, séduit et pervertit l’âme des premières créatures de Dieu, Adam et Eve. En injectant le venin de la désobéissance dans la conscience d’Adam et Eve, le Diable engageait ainsi un combat contre Dieu. Le Diable, de tout temps et par tous les moyens, cherche toujours à séduire et à saper le travail, l’œuvre de Dieu dans la création en voulant faire démentir l’affirmation de l’écrivain sacré : « Et Dieu vit que tout ce qu’il avait fait était bon » (Gn 1,31). Ne pouvant affronter directement Dieu, le Diable va jeter son dévolu sur sa créature de prédilection, l’homme. Ce dernier devient le terrain de ce mystérieux combat entre le Diable avec sa milice d’un côté, et Dieu avec ses Anges de l’autre côté.
De porteur de la lumière, Lucifer ou Satan est déchu de son fauteuil qui le tenait devant à Dieu. La perte de son statut de prédilection va le mettre dans une éternelle opposition à Dieu au point d’actionner constamment tous ses leviers de séducteur et de diviseur pour détourner l’homme de son Créateur, en le trainant dans son giron macabre. Le prophète Isaïe s’interrogera sur cette chute de Lucifer qui va au-delà de la chute du roi de Babylone décrite dans son poème satirique : « quomodo cecidisti de caelo lucifer qui mane oriebaris corruisti in terram qui vulnerabas gentes » (Comment es-tu tombé du ciel, Lucifer, qui s’est levé le matin ? Tu es tombé sur la terre, qui a blessé les nations ?) (Is 14, 12). Certaines versions traduisent directement « Lucifer » par Etoile du Matin qui n’est pas sans rappeler l’expression « l’Etoile brillante du Matin » de l’Apocalypse 22.16 comme une antithèse assez frappante. Désormais le Lucifer obéissant, Jésus, véritable lumière de Dieu, son porte-parole ultime, affronte dans un combat sans pitié le Lucifer-traitre et désobéissant, le Diable. Dans sa Passion, le Christ a été élevé par Dieu au rang de Général, Commandant Suprême de l’armée céleste. Pour protéger sa créature, notamment l’homme, Dieu a activé son arme fatale, Jésus, le Fils de la Vierge Marie. Cette femme, par les mérites de son Fils qui devait naitre a affronté, en prélude, les affres du Dragon qui voulait la vie de son enfant (Ap 12, 1s).
Dans cette cour céleste, les anges sont des Lieutenants de Dieu, ceux qui combattent au côté de Dieu pour éviter que Satan entraine les hommes dans sa chute. Au-delà de leurs fonctions assignées par Dieu, les Anges sont les envoyés de Dieu auprès de ceux qui doivent hériter du salut (He 1, 2). C’est de ce chemin du salut que l’Ange déchu, le Démon, tente de dérouter les humains et même toute la création. De l’Ancien testament jusqu’au Nouveau testament, la présence de ces êtres spirituels aux côtés des hommes s’affirme de manière constante : ils veillent sur les hommes (Tb 3, 17 ; Ps 91, 11 ; Dn 3,46s). C’est aussi en rapport avec leurs missions et leurs fonctions auprès des hommes que les anges reçoivent leur nom : Raphaël qui veut dire, Dieu guérit (Tb 3, 17 ; 12, 15), Gabriel qui signifie, Dieu sauve (Dn 8,16 ; 9,21) et Michaël, qui est comme Dieu ? (Dn 10, 13.21 ; 12,1). Relayeurs de la volonté de Dieu, les anges, en plus de la grâce qui est offerte aux croyants dans les sacrements notamment, Dieu a voulu qu’ils soient nos fidèles compagnons à chaque instant et leur secours représente une aide constante et indispensable. Le Psaume 91, 1 le précise : « le Seigneur donne mission à ses anges de te garder sur tous tes chemins »
En la faveur de la fête des Archanges et notamment de la fête St Michel, patron de notre église-mère, je voudrais faire redécouvrir à nos fidèles la mission et le secours des anges à nos côtés.
En cette Année jubilaire, prier son ange gardien et, à la suite de nombreux saints, en découvrir les effets bénéfiques pour notre conversion et notre progression sur la voie de la sainteté, fait partie de l’expérience chrétienne. La dévotion mariale à laquelle nous sommes invités cette année ne peut que nous conduire à l’écoute et l’accueil du message des anges. A l’Annonciation, Marie ne déclare-t-elle pas : « je suis la servante du Seigneur ». Alors que l’Ange Michael nous défend contre les assauts perpétuels de Satan, Marie, notre Dame du Peuple, nous protège des vicissitudes de la vie, des pandémies et des fardeaux du quotidiens…
« Seigneur, fais que notre vie soit protégée sur la terre par ceux qui, dans le ciel, servent toujours en Ta présence » (Prière d’ouverture)
Saint Michel, Archange….. Défendez-nous !
Père Dieudonné MASSOMA, Curé
Publié le 13 septembre 2024
Edito du Curé – 29 septembre 2024
« Il y eut un combat dans le ciel… »
La dérogation exceptionnelle concédée par Mgr Dominique REY, de célébrer ce dimanche 29 septembre à la paroisse de Draguignan, la fête de Saint Michel Archange, patron de notre église-mère, nous donne l’occasion de méditer sur la thématique de ce combat qui traverse le livre de l’Apocalypse : « Michel, avec ses anges, dut combattre le Dragon, lui aussi avec ses anges »
L’unique Combat… ? Combat ultime… ? Combat final… ? Ce fameux combat de St Jean dans l’Apocalypse a inspiré tant d’artistes, d’écrivains et même des cinéastes. Le sujet est autant croustillant que mystérieux. Chacun y va selon son inspiration, sa vision, et son état d’âme. Ainsi parle-t-on de la guerre des anges, de la guerre dans les cieux ou de la guerre des Fils de lumière contre les Fils des ténèbres…, les titres et les expressions fusent et le sujet reste inépuisable et passionnant.
Au juste, que décrit St Jean dans ce dernier livre de la Bible appelé « Apocalypse » ? Un avertissement ? Un combat des Titans ? Une Espérance ? C’est tout cela ! L’auteur de l’Apocalypse, plus précisément, présente une série d’évènements que Jésus a annoncés et révélés. D’ailleurs, le terme « Apocalypse » qui a donné le nom à ce livre veut dire « Révélation », dans le sens de lever le voile, découvrir… Seulement, au moment où St Jean raconte ce qu’il a vu et entendu de Jésus, il ne se trouve non plus sur le territoire Jérusalem, mais en exil dans l’île de Patmos, à l’Ouest de l’Asie Mineure (la Turquie actuelle) à cause de l’Evangile dont il est le témoin fervent. La persécution des premières communautés chrétiennes par les empereurs romains – notamment Domitien – s’intensifiait de plus en plus et s’installait dans le temps. St Jean, comme d’autres chrétiens a dû fuir dans d’autres localités. Dans leur fuite, ils ont emporté avec eux le témoignage de l’Evangile.
C’est donc dans une période troublée que Jean écrit ce livre, non pour engendrer la peur mais pour fortifier la foi des chrétiens persécutés, en les invitant au courage (à l’espérance). Il y emploie un langage symbolique et imagé que seuls peuvent comprendre les croyants familiers de l’Ancien Testament. Au-delà des détails littéraires qui traversent ce livre et lui confèrent un aspect de bouleversement cosmique et de la fin de tout, le message de Saint Jean est pourtant clair : en décrivant le combat des forces du mal, Saint Jean annonce surtout la victoire totale et définitive de Dieu par l’avènement de son Fils, Jésus-Christ. Sous cette persécution, il n’est pas exclu de relever les traits satiriques de ce livre contre le pouvoir impérial de l’époque. St Jean dénonce aussi, de façon ironique, les vices des gouvernants et les travers des cœurs des hommes séduits par Diable.
L’Apocalypse reprend ainsi l’antique combat déjà présent à l’ouverture de la Bible dans la Genèse où le démon, par une astuce propre à ses basses manœuvres, séduit et pervertit l’âme des premières créatures de Dieu, Adam et Eve. En injectant le venin de la désobéissance dans la conscience d’Adam et Eve, le Diable engageait ainsi un combat contre Dieu. Le Diable, de tout temps et par tous les moyens, cherche toujours à séduire et à saper le travail, l’œuvre de Dieu dans la création en voulant faire démentir l’affirmation de l’écrivain sacré : « Et Dieu vit que tout ce qu’il avait fait était bon » (Gn 1,31). Ne pouvant affronter directement Dieu, le Diable va jeter son dévolu sur sa créature de prédilection, l’homme. Ce dernier devient le terrain de ce mystérieux combat entre le Diable avec sa milice d’un côté, et Dieu avec ses Anges de l’autre côté.
De porteur de la lumière, Lucifer ou Satan est déchu de son fauteuil qui le tenait devant à Dieu. La perte de son statut de prédilection va le mettre dans une éternelle opposition à Dieu au point d’actionner constamment tous ses leviers de séducteur et de diviseur pour détourner l’homme de son Créateur, en le trainant dans son giron macabre. Le prophète Isaïe s’interrogera sur cette chute de Lucifer qui va au-delà de la chute du roi de Babylone décrite dans son poème satirique : « quomodo cecidisti de caelo lucifer qui mane oriebaris corruisti in terram qui vulnerabas gentes » (Comment es-tu tombé du ciel, Lucifer, qui s’est levé le matin ? Tu es tombé sur la terre, qui a blessé les nations ?) (Is 14, 12). Certaines versions traduisent directement « Lucifer » par Etoile du Matin qui n’est pas sans rappeler l’expression « l’Etoile brillante du Matin » de l’Apocalypse 22.16 comme une antithèse assez frappante. Désormais le Lucifer obéissant, Jésus, véritable lumière de Dieu, son porte-parole ultime, affronte dans un combat sans pitié le Lucifer-traitre et désobéissant, le Diable. Dans sa Passion, le Christ a été élevé par Dieu au rang de Général, Commandant Suprême de l’armée céleste. Pour protéger sa créature, notamment l’homme, Dieu a activé son arme fatale, Jésus, le Fils de la Vierge Marie. Cette femme, par les mérites de son Fils qui devait naitre a affronté, en prélude, les affres du Dragon qui voulait la vie de son enfant (Ap 12, 1s).
Dans cette cour céleste, les anges sont des Lieutenants de Dieu, ceux qui combattent au côté de Dieu pour éviter que Satan entraine les hommes dans sa chute. Au-delà de leurs fonctions assignées par Dieu, les Anges sont les envoyés de Dieu auprès de ceux qui doivent hériter du salut (He 1, 2). C’est de ce chemin du salut que l’Ange déchu, le Démon, tente de dérouter les humains et même toute la création. De l’Ancien testament jusqu’au Nouveau testament, la présence de ces êtres spirituels aux côtés des hommes s’affirme de manière constante : ils veillent sur les hommes (Tb 3, 17 ; Ps 91, 11 ; Dn 3,46s). C’est aussi en rapport avec leurs missions et leurs fonctions auprès des hommes que les anges reçoivent leur nom : Raphaël qui veut dire, Dieu guérit (Tb 3, 17 ; 12, 15), Gabriel qui signifie, Dieu sauve (Dn 8,16 ; 9,21) et Michaël, qui est comme Dieu ? (Dn 10, 13.21 ; 12,1). Relayeurs de la volonté de Dieu, les anges, en plus de la grâce qui est offerte aux croyants dans les sacrements notamment, Dieu a voulu qu’ils soient nos fidèles compagnons à chaque instant et leur secours représente une aide constante et indispensable. Le Psaume 91, 1 le précise : « le Seigneur donne mission à ses anges de te garder sur tous tes chemins »
En la faveur de la fête des Archanges et notamment de la fête St Michel, patron de notre église-mère, je voudrais faire redécouvrir à nos fidèles la mission et le secours des anges à nos côtés.
En cette Année jubilaire, prier son ange gardien et, à la suite de nombreux saints, en découvrir les effets bénéfiques pour notre conversion et notre progression sur la voie de la sainteté, fait partie de l’expérience chrétienne. La dévotion mariale à laquelle nous sommes invités cette année ne peut que nous conduire à l’écoute et l’accueil du message des anges. A l’Annonciation, Marie ne déclare-t-elle pas : « je suis la servante du Seigneur ». Alors que l’Ange Michael nous défend contre les assauts perpétuels de Satan, Marie, notre Dame du Peuple, nous protège des vicissitudes de la vie, des pandémies et des fardeaux du quotidiens…
« Seigneur, fais que notre vie soit protégée sur la terre par ceux qui, dans le ciel, servent toujours en Ta présence » (Prière d’ouverture)
Saint Michel, Archange….. Défendez-nous !
Père Dieudonné MASSOMA, Curé
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Publié le 13 septembre 2024