Edito du Curé – 15 septembre 2024
Si tu veux être mon disciple…
Derrière la profession de foi de Pierre, «Tu es le Christ » se profile la volonté de Jésus de connaître les intentions profondes qui animent ceux qui le suivent. Sur cette route qui le conduit à Césarée, grande métropole où résidaient les Procurateurs romains, Jésus voudrait creuser le problème de son identité encore ambiguë dans la tête de ses disciples. Tout part d’une banale question à deux variantes : « aux dires des gens qui suis-je ? » et « vous, que dites-vous ? ». La première question est horizontale. Elle concerne l’opinion générale, ce qui court au sujet de sa personne. Ici, les disciples répondent spontanément, ils disent quelque chose sans se déterminer. En effet, rapporter ce que disent les autres ne les engage pas … Jésus ne fait certainement pas une enquête d’opinion, comme on le connaît de nos jours, mais il veut s’assurer que ceux qui sont chargés de témoigner à son sujet mettent bien le contenu dans les mots qu’ils prononcent.
Cette première question introduit la deuxième qui est verticale, elle sonde le degré d’appropriation de ce qu’il est véritablement, sa personnalité et sa mission. Cette deuxième question est assez percutante, nul ne peut se dérober. De plus, elle exige une réponse personnelle qui engage. Toute la vie chrétienne est de répondre personnellement et de manière cohérente à cette question : pour toi qui suis-je ! Du contenu qui sous-tend cette réponse dépendra notre engagement et notre fidélité à la suite du Christ
La réponse de Pierre et surtout ses reproches faits à Jésus qui annonce sa Passion prochaine ne révèle pas seulement sa connaissance superficielle de l’identité de son maître, mais détermine aussi celle de tout le groupe des disciples. Parler de Jésus à partir de notre confort intellectuel, de ce que ce notre seule culture chrétienne, de ce que l’opinion général dit de Lui ne suffit pas. La catéchèse me donne accès à Jésus, mais l’appropriation de son mystère dépendra toujours de la dimension de ma relation personnelle avec lui. Et c’est à ce niveau que se décline le véritable portrait du disciple de Jésus, celui qui ne se définit pas à une simple déclaration, « tu es le Christ », sans un contenu qui correspond à sa mission. En fait, cette page d’évangile n’a pas pour point de chute l’identité de Jésus, mais comment cette identité est comprise par ceux qui ont la charge de la distiller, de l’annoncer et d’en témoigner. Il serait dommage pour eux, disciples, et dommageable pour ceux qui les écoutent d’avoir, au bout du compte, qu’une simple annonce sans contenu, un témoignage approximatif, moins dense, peu profond et lumineux. La question est ouverte à toutes les générations qui embrassent la foi en Jésus : en quel Jésus croyons-nous ? Au Jésus, faiseur de miracles ou au Fils de Dieu venu donner la vie au monde, le sang de sa croix ?
En bon pédagogue, Jésus livre, dans la conclusion de cet évangile, le véritable portrait de son disciple, ce qu’il doit être, ce qu’il doit opérer dans sa vie et surtout en qui doit-il croire : « si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive ». Trois exigences dans cette phrase qui sonnent comme des balises lumineuses sur la route ceux veulent le suivre :
D’abord, renoncer à soi-même. L’homme se détermine par son « égo », son être intime, son humain le plus profond qui s’exprime dans sa relation avec autrui. Renoncer à son moi, ce n’est plus être soi-même. Le renoncement suppose un changement radical. Ainsi, être disciple de Jésus appelle à un dessaisissement de son moi, à un abandon de qui est le plus intime de nous-même ; et surtout à un changement avec celui qui nous appelle, le Christ ! Pour mieux témoigner du Christ, il faut que ce dernier habite notre « ego » au point de dire, « ce n’est plus moi qui vit, c’est le Christ qui vit en moi » (Gal 2,20). Le renoncement est le chemin que le Christ Jésus, lui-même, a emprunté le premier dans le mystère de l’incarnation en délaissant le rang qui l’égalait à Dieu le Père et en prenant la condition de l’esclave (Ph 2, 2-7). Pour tout disciple du Christ, le renoncement est une transformation en profondeur, un délaissement de qui paraissait vital – et pourtant éphémère – pour vivre du Christ, par Lui et pour Lui…
Ensuite, porter sa croix. C’est l’emblème de tout disciple du Christ. La croix n’est pas seulement notre nouvelle identité, elle est notre rempart sur le chemin de l’annonce. L’évangile que ses disciples sont appelés à annoncer porte essentiellement sur la mort et la résurrection du Christ. Porter la Croix du Christ est une nécessité apostolique, avoir avec soi son cahier de charge, la synthèse du message évangélique, sa teneur véritable. Alors que le renoncement détermine les pas de tout disciple de Jésus, le port de la croix du Christ accomplit pleinement la mission du disciple. Fixé sur la Croix, le disciple du Christ quitte la diversité des opinions ambiantes pour professer la véritable foi en Jésus, mort et ressuscité selon la conviction de l’Apôtre Paul : « si le Christ n’est pas ressuscité, vaine est notre et notre annonce est sans objet » (1 Cor 15,14).
Enfin, suivre le Christ. L’annonce de l’évangile suppose toujours un mouvement. Sur cette page, St Marc met le Christ en mouvement. Il quitte la région de Galilée, au tour de la Mer de Galilée, pour se rendre vers la région de Samarie, à Césarée, une ville portuaire, avec sa population en majorité païenne. Il va à la rencontre d’un monde dont la vie et l’agir sont très loin du message évangélique. Le Christ ouvre le chemin de la mission dans sens de quitter, de partir vers… Suivre le Christ est aussi à comprendre dans un sens fondamentalement spirituel et missionnaire, un chemin qui conduit le disciple de Jésus à se perdre en Lui, à renoncer à lui-même pour mieux répondre à sa vocation.
Comment être disciple si on ne se met pas en posture de « missionnaire » ? Cette question fait un lien entre les trois visages du disciple que Jésus vient de ressortir dans un tableau sombre où ses apôtres restent très vagues et sans la teneur de son identité ainsi que la confession de foi de Pierre – même si la réponse est juste. La suite de l’évangile nous montre qu’elle manque de conviction et de donc de contenu. Or le destin personnel du Christ qui se hisse et se tisse sur la croix est la source et le sommet de toute activité apostolique et missionnaire. Ainsi le confirment les paroles du Pape Benoît XVI : « la confession de foi de Pierre ne peut être comprise correctement que dans le contexte qui la relie à l’annonce de la Passion et aux paroles de ceux qui suivent Jésus » (Rome, 17 juin 2007)
Devenir disciple du Christ et le suivre, voilà le véritable itinéraire de vie de tout baptisé, prêtre, prophète et roi.
Père Dieudonné MASSOMA, Curé
Publié le 12 septembre 2024
Edito du Curé – 15 septembre 2024
Si tu veux être mon disciple…
Derrière la profession de foi de Pierre, «Tu es le Christ » se profile la volonté de Jésus de connaître les intentions profondes qui animent ceux qui le suivent. Sur cette route qui le conduit à Césarée, grande métropole où résidaient les Procurateurs romains, Jésus voudrait creuser le problème de son identité encore ambiguë dans la tête de ses disciples. Tout part d’une banale question à deux variantes : « aux dires des gens qui suis-je ? » et « vous, que dites-vous ? ». La première question est horizontale. Elle concerne l’opinion générale, ce qui court au sujet de sa personne. Ici, les disciples répondent spontanément, ils disent quelque chose sans se déterminer. En effet, rapporter ce que disent les autres ne les engage pas … Jésus ne fait certainement pas une enquête d’opinion, comme on le connaît de nos jours, mais il veut s’assurer que ceux qui sont chargés de témoigner à son sujet mettent bien le contenu dans les mots qu’ils prononcent.
Cette première question introduit la deuxième qui est verticale, elle sonde le degré d’appropriation de ce qu’il est véritablement, sa personnalité et sa mission. Cette deuxième question est assez percutante, nul ne peut se dérober. De plus, elle exige une réponse personnelle qui engage. Toute la vie chrétienne est de répondre personnellement et de manière cohérente à cette question : pour toi qui suis-je ! Du contenu qui sous-tend cette réponse dépendra notre engagement et notre fidélité à la suite du Christ
La réponse de Pierre et surtout ses reproches faits à Jésus qui annonce sa Passion prochaine ne révèle pas seulement sa connaissance superficielle de l’identité de son maître, mais détermine aussi celle de tout le groupe des disciples. Parler de Jésus à partir de notre confort intellectuel, de ce que ce notre seule culture chrétienne, de ce que l’opinion général dit de Lui ne suffit pas. La catéchèse me donne accès à Jésus, mais l’appropriation de son mystère dépendra toujours de la dimension de ma relation personnelle avec lui. Et c’est à ce niveau que se décline le véritable portrait du disciple de Jésus, celui qui ne se définit pas à une simple déclaration, « tu es le Christ », sans un contenu qui correspond à sa mission. En fait, cette page d’évangile n’a pas pour point de chute l’identité de Jésus, mais comment cette identité est comprise par ceux qui ont la charge de la distiller, de l’annoncer et d’en témoigner. Il serait dommage pour eux, disciples, et dommageable pour ceux qui les écoutent d’avoir, au bout du compte, qu’une simple annonce sans contenu, un témoignage approximatif, moins dense, peu profond et lumineux. La question est ouverte à toutes les générations qui embrassent la foi en Jésus : en quel Jésus croyons-nous ? Au Jésus, faiseur de miracles ou au Fils de Dieu venu donner la vie au monde, le sang de sa croix ?
En bon pédagogue, Jésus livre, dans la conclusion de cet évangile, le véritable portrait de son disciple, ce qu’il doit être, ce qu’il doit opérer dans sa vie et surtout en qui doit-il croire : « si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive ». Trois exigences dans cette phrase qui sonnent comme des balises lumineuses sur la route ceux veulent le suivre :
D’abord, renoncer à soi-même. L’homme se détermine par son « égo », son être intime, son humain le plus profond qui s’exprime dans sa relation avec autrui. Renoncer à son moi, ce n’est plus être soi-même. Le renoncement suppose un changement radical. Ainsi, être disciple de Jésus appelle à un dessaisissement de son moi, à un abandon de qui est le plus intime de nous-même ; et surtout à un changement avec celui qui nous appelle, le Christ ! Pour mieux témoigner du Christ, il faut que ce dernier habite notre « ego » au point de dire, « ce n’est plus moi qui vit, c’est le Christ qui vit en moi » (Gal 2,20). Le renoncement est le chemin que le Christ Jésus, lui-même, a emprunté le premier dans le mystère de l’incarnation en délaissant le rang qui l’égalait à Dieu le Père et en prenant la condition de l’esclave (Ph 2, 2-7). Pour tout disciple du Christ, le renoncement est une transformation en profondeur, un délaissement de qui paraissait vital – et pourtant éphémère – pour vivre du Christ, par Lui et pour Lui…
Ensuite, porter sa croix. C’est l’emblème de tout disciple du Christ. La croix n’est pas seulement notre nouvelle identité, elle est notre rempart sur le chemin de l’annonce. L’évangile que ses disciples sont appelés à annoncer porte essentiellement sur la mort et la résurrection du Christ. Porter la Croix du Christ est une nécessité apostolique, avoir avec soi son cahier de charge, la synthèse du message évangélique, sa teneur véritable. Alors que le renoncement détermine les pas de tout disciple de Jésus, le port de la croix du Christ accomplit pleinement la mission du disciple. Fixé sur la Croix, le disciple du Christ quitte la diversité des opinions ambiantes pour professer la véritable foi en Jésus, mort et ressuscité selon la conviction de l’Apôtre Paul : « si le Christ n’est pas ressuscité, vaine est notre et notre annonce est sans objet » (1 Cor 15,14).
Enfin, suivre le Christ. L’annonce de l’évangile suppose toujours un mouvement. Sur cette page, St Marc met le Christ en mouvement. Il quitte la région de Galilée, au tour de la Mer de Galilée, pour se rendre vers la région de Samarie, à Césarée, une ville portuaire, avec sa population en majorité païenne. Il va à la rencontre d’un monde dont la vie et l’agir sont très loin du message évangélique. Le Christ ouvre le chemin de la mission dans sens de quitter, de partir vers… Suivre le Christ est aussi à comprendre dans un sens fondamentalement spirituel et missionnaire, un chemin qui conduit le disciple de Jésus à se perdre en Lui, à renoncer à lui-même pour mieux répondre à sa vocation.
Comment être disciple si on ne se met pas en posture de « missionnaire » ? Cette question fait un lien entre les trois visages du disciple que Jésus vient de ressortir dans un tableau sombre où ses apôtres restent très vagues et sans la teneur de son identité ainsi que la confession de foi de Pierre – même si la réponse est juste. La suite de l’évangile nous montre qu’elle manque de conviction et de donc de contenu. Or le destin personnel du Christ qui se hisse et se tisse sur la croix est la source et le sommet de toute activité apostolique et missionnaire. Ainsi le confirment les paroles du Pape Benoît XVI : « la confession de foi de Pierre ne peut être comprise correctement que dans le contexte qui la relie à l’annonce de la Passion et aux paroles de ceux qui suivent Jésus » (Rome, 17 juin 2007)
Devenir disciple du Christ et le suivre, voilà le véritable itinéraire de vie de tout baptisé, prêtre, prophète et roi.
Père Dieudonné MASSOMA, Curé
Publié le 12 septembre 2024
Edito du Curé – 15 septembre 2024
Si tu veux être mon disciple…
Derrière la profession de foi de Pierre, «Tu es le Christ » se profile la volonté de Jésus de connaître les intentions profondes qui animent ceux qui le suivent. Sur cette route qui le conduit à Césarée, grande métropole où résidaient les Procurateurs romains, Jésus voudrait creuser le problème de son identité encore ambiguë dans la tête de ses disciples. Tout part d’une banale question à deux variantes : « aux dires des gens qui suis-je ? » et « vous, que dites-vous ? ». La première question est horizontale. Elle concerne l’opinion générale, ce qui court au sujet de sa personne. Ici, les disciples répondent spontanément, ils disent quelque chose sans se déterminer. En effet, rapporter ce que disent les autres ne les engage pas … Jésus ne fait certainement pas une enquête d’opinion, comme on le connaît de nos jours, mais il veut s’assurer que ceux qui sont chargés de témoigner à son sujet mettent bien le contenu dans les mots qu’ils prononcent.
Cette première question introduit la deuxième qui est verticale, elle sonde le degré d’appropriation de ce qu’il est véritablement, sa personnalité et sa mission. Cette deuxième question est assez percutante, nul ne peut se dérober. De plus, elle exige une réponse personnelle qui engage. Toute la vie chrétienne est de répondre personnellement et de manière cohérente à cette question : pour toi qui suis-je ! Du contenu qui sous-tend cette réponse dépendra notre engagement et notre fidélité à la suite du Christ
La réponse de Pierre et surtout ses reproches faits à Jésus qui annonce sa Passion prochaine ne révèle pas seulement sa connaissance superficielle de l’identité de son maître, mais détermine aussi celle de tout le groupe des disciples. Parler de Jésus à partir de notre confort intellectuel, de ce que ce notre seule culture chrétienne, de ce que l’opinion général dit de Lui ne suffit pas. La catéchèse me donne accès à Jésus, mais l’appropriation de son mystère dépendra toujours de la dimension de ma relation personnelle avec lui. Et c’est à ce niveau que se décline le véritable portrait du disciple de Jésus, celui qui ne se définit pas à une simple déclaration, « tu es le Christ », sans un contenu qui correspond à sa mission. En fait, cette page d’évangile n’a pas pour point de chute l’identité de Jésus, mais comment cette identité est comprise par ceux qui ont la charge de la distiller, de l’annoncer et d’en témoigner. Il serait dommage pour eux, disciples, et dommageable pour ceux qui les écoutent d’avoir, au bout du compte, qu’une simple annonce sans contenu, un témoignage approximatif, moins dense, peu profond et lumineux. La question est ouverte à toutes les générations qui embrassent la foi en Jésus : en quel Jésus croyons-nous ? Au Jésus, faiseur de miracles ou au Fils de Dieu venu donner la vie au monde, le sang de sa croix ?
En bon pédagogue, Jésus livre, dans la conclusion de cet évangile, le véritable portrait de son disciple, ce qu’il doit être, ce qu’il doit opérer dans sa vie et surtout en qui doit-il croire : « si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive ». Trois exigences dans cette phrase qui sonnent comme des balises lumineuses sur la route ceux veulent le suivre :
D’abord, renoncer à soi-même. L’homme se détermine par son « égo », son être intime, son humain le plus profond qui s’exprime dans sa relation avec autrui. Renoncer à son moi, ce n’est plus être soi-même. Le renoncement suppose un changement radical. Ainsi, être disciple de Jésus appelle à un dessaisissement de son moi, à un abandon de qui est le plus intime de nous-même ; et surtout à un changement avec celui qui nous appelle, le Christ ! Pour mieux témoigner du Christ, il faut que ce dernier habite notre « ego » au point de dire, « ce n’est plus moi qui vit, c’est le Christ qui vit en moi » (Gal 2,20). Le renoncement est le chemin que le Christ Jésus, lui-même, a emprunté le premier dans le mystère de l’incarnation en délaissant le rang qui l’égalait à Dieu le Père et en prenant la condition de l’esclave (Ph 2, 2-7). Pour tout disciple du Christ, le renoncement est une transformation en profondeur, un délaissement de qui paraissait vital – et pourtant éphémère – pour vivre du Christ, par Lui et pour Lui…
Ensuite, porter sa croix. C’est l’emblème de tout disciple du Christ. La croix n’est pas seulement notre nouvelle identité, elle est notre rempart sur le chemin de l’annonce. L’évangile que ses disciples sont appelés à annoncer porte essentiellement sur la mort et la résurrection du Christ. Porter la Croix du Christ est une nécessité apostolique, avoir avec soi son cahier de charge, la synthèse du message évangélique, sa teneur véritable. Alors que le renoncement détermine les pas de tout disciple de Jésus, le port de la croix du Christ accomplit pleinement la mission du disciple. Fixé sur la Croix, le disciple du Christ quitte la diversité des opinions ambiantes pour professer la véritable foi en Jésus, mort et ressuscité selon la conviction de l’Apôtre Paul : « si le Christ n’est pas ressuscité, vaine est notre et notre annonce est sans objet » (1 Cor 15,14).
Enfin, suivre le Christ. L’annonce de l’évangile suppose toujours un mouvement. Sur cette page, St Marc met le Christ en mouvement. Il quitte la région de Galilée, au tour de la Mer de Galilée, pour se rendre vers la région de Samarie, à Césarée, une ville portuaire, avec sa population en majorité païenne. Il va à la rencontre d’un monde dont la vie et l’agir sont très loin du message évangélique. Le Christ ouvre le chemin de la mission dans sens de quitter, de partir vers… Suivre le Christ est aussi à comprendre dans un sens fondamentalement spirituel et missionnaire, un chemin qui conduit le disciple de Jésus à se perdre en Lui, à renoncer à lui-même pour mieux répondre à sa vocation.
Comment être disciple si on ne se met pas en posture de « missionnaire » ? Cette question fait un lien entre les trois visages du disciple que Jésus vient de ressortir dans un tableau sombre où ses apôtres restent très vagues et sans la teneur de son identité ainsi que la confession de foi de Pierre – même si la réponse est juste. La suite de l’évangile nous montre qu’elle manque de conviction et de donc de contenu. Or le destin personnel du Christ qui se hisse et se tisse sur la croix est la source et le sommet de toute activité apostolique et missionnaire. Ainsi le confirment les paroles du Pape Benoît XVI : « la confession de foi de Pierre ne peut être comprise correctement que dans le contexte qui la relie à l’annonce de la Passion et aux paroles de ceux qui suivent Jésus » (Rome, 17 juin 2007)
Devenir disciple du Christ et le suivre, voilà le véritable itinéraire de vie de tout baptisé, prêtre, prophète et roi.
Père Dieudonné MASSOMA, Curé
Dans ce dossier
Publié le 12 septembre 2024